"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le symptôme des gilets jaunes et du gouvernement

Le Huffpost de ce 28 novembre 2018, sous la plume du journaliste Anthony Berthelier, titre : "Chez les gilets jaunes, le discours de Macron occulté par les dissensions internes". Le journaliste sous-titre ensuite par : "Emmanuel Macron a donné un discours crucial censé calmer les esprits après une semaine de mobilisation. Mais il n'a pas réussi à se faire entendre des gilets jaunes."
Ce qui occulte le discours de Macron n'est certainement pas là. Il est plutôt dans l'écart qu'il y a entre la problématique posée par les gilets jaunes (difficultés à vivre, vie chère, fins de mois difficiles) et la réponse annonçant un haut comité au climat, le maintien de la hausse des taxes corrélée au cours du pétrole. Comme l'ont dit les "portes paroles", l'écoute n'est pas là. Le gouvernement n'a pas compris ou semble ne pas vouloir comprendre.
Par ailleurs, c'est le gouvernement qui impose des portes parole aux gilets jaune alors qu'il s'agit d'un mouvement de raz le bol, pas d'une organisation revendicative (il a certes ses raisons organisationnelles et procédurales). Ce sont là les nouveaux mouvements populaires tels que l'ont été les "nuits debout", les "Anonymus", le "Parti pirate" ou "les printemps arabes". Il sont sans leader et sans porte parole. Souvenons nous des coordinations d'infirmières en 95, des "Podemos", etc. Nous assistons au développement de ce type de "non-structures" fondées, à l'instar des réseaux sociaux, sur les inter-relations directes.
Ces mouvements imposent une nouvelle relation populaire avec les gouvernants. Quelque chose de l'ordre de la démocratie directe. Nous en avons vu la trace dans certains programmes politiques comme la possible révocation des élus qui ne respecteraient pas leurs engagements, ou ce pour quoi ils ont été élus.
C'est exactement ce qui se passe avec le président actuel de la république. Il a promis une nouvelle gouvernance, une nouvelle relation directe avec "les gens", plus de démocratie directe et il oppose une gouvernance par décrets, lançant des réformes allant à l'encontre de l'égalité des charges contributives qu'il avait invoquée. "Les gens" ont donc le sentiment d'une trahison. Il a suffi d'un déclencheur pour que le sentiment de grogne, de trahison, devienne une jacquerie. Il faudra donc au gouvernement apprendre à parler, à négocier, à co-construire, avec ce type de dynamique sociale. On ne la change pas pour son confort. On apprend et on fait avec... Toute autre voie serait vaine.
Mais encore, comme l'indique Etienne Chouard, bloguer politique*, si les gilets jaunes répondent à l'injonction d'avoir des représentants, ceux-ci seront, pour tuer le mouvement, "corrompus" par la peur et la pression, même pas par quelques gains dérisoires ou fastidieux. C'est là la nouvelle façon de faire la guerre : pression par tous les moyens, sans retenue.
Revenons un instant sur le propos du journaliste. Il induit, dans son titre, son sous-titre et son article, que les propos du président sont de fait appropriés et que leur non-réceptivité serait du fait des manifestants eux mêmes. Ceci est un jugement interprétatif de parti pris (ne rejetons pas le fait que le journaliste le pense. Il le peut et il en a le droit personnel). Cependant, même si le journaliste peut s'en défendre, l'article sera de toute évidence pris comme tel, comme un parti-pris. Le journaliste est donc susceptible, dans l'actuelle dynamique, d'être pris comme "porte valises" dudit gouvernement. C'est ce type de posture journalistique qui fait rejeter l'ensemble des journalistes dans "le camp du pouvoir". Car le journaliste peut vouloir induire son opinions. Mais le "porte voix" que constitue son média le lui interdit. "Des faits, rien que des faits vérifiés ! Zéro jugement !"...
A l'instar de la parole des managers, dont le propos et toujours multiplié par le nombre de galons qu'ils ont cousus sur le bras gauche, la parole publique a un effet augmenté par les circonstances. Prenons gare à ne pas alimenter le feu...
* Le Blog d'Etienne Chouard cliquez ici !
Jean-Marc SAURET

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.