"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Difficile d'aimer si on ne s'aime pas, mais...

"Difficile d'aimer si on ne s'aime pas", nous dit l'adage. Mais on se rend vite compte qu'il est tout aussi difficile de s'aimer si on ne vous aime pas. Nous savons bien que nous ne sommes "que de l'Autre", que son regard sur nous, nous est déterminant et réciproquement. Nous savons que, dire du mal des gens, c'est aussi se faire du mal à soi même... Je reviens sur cette interdépendance entre les personnes, entre les gens, pour tenter d'aller un peu plus loin aujourd'hui en termes de conséquences et de projet collectif... Je m'explique.
A quoi rêvons nous ? A la richesse ou à la célébrité ? Certes, ce n'est pas exactement cela que nous visons, mais nous regardons ces états comme des moyens d'atteinte du bonheurs, comme des conditions indispensables ou nécessaires, comme des indicateurs de réussite. Mais de fait, que visons nous ? Simplement d'être heureux et les symptômes ont pris la place de l'objectif. Ne nous flagellons pas, c'est toujours ainsi : nous prenons les moyens pour des objectifs, et tant en matière de management que dans sa vie privée. Nous tendons vers les symptômes, vers les indicateurs de succès, plutôt que vers les résultats réellement attendus.
Combien de fois l'avons nous remarqué dans la dynamique des organisations ? Combien de fois, en toute bonne volonté, avons nous pensé à la place des autres, des bénéficiaires de ces beaux outils ou projets que nous avons imaginé et tenté de monter pour eux ou pour le bien de l'humanité ? Dans les relations de conseil et de coaching, l'exploration de l'attente du sujet (du client) se fait parfois à l'aide de questions en "poupées russes", c'est à dire en retournant la question dès les premières réponses. "Qu'est-ce qui vous le fait dire ?", "C'est à dire ?", "Mais encore ?..."
Parce que nous sommes en dépendances des moyens et des indicateurs de succès, nous lâchons l'objectif pour ses symptômes. Ce sont là des "tout prêts à penser", tous bien socialement acceptés comme pertinents... Et pourquoi donc ? Parce que l'autre est mon juge de paix : s'il me reconnait, alors j'existe. S'il reconnait ma performance, alors elle existe (même si je ne m'en étais pas rendu compte moi-même). S'il me perçois beau ou intelligent, alors je le deviens. C'est là toute l'idée de la "prophétie réalisante" de Paul Watzlawick. Mais c'est là aussi toute l'idée de l'identité en psychanalyse. 
Alors donc, regardons ceci de manière pragmatique et toute mathématique : si je dépends du regard de l'autre et si mon regard sur l'autre dépend de mon regard sur moi, nous voici en plein cercle vicieux ! Comment en sortir donc ? Comme de tout cercle vicieux, en coupant là où l'on peut agir soi-même. Commençons par nous demander si nous vivons dans un monde de prédation, ou dans un monde de coopérations. Dans le premier, les autres sont soit des proies, soit des prédateurs. La guerre et le combat pour la survie sont le mode ordinaire des relations. Etre intelligent consiste donc à anticiper, c'est à dire à prévoir les coups de la guerre. L'autre est un adversaire dont je préfère qu'il soit une proie plutôt qu'un prédateur pour moi. Le monde est donc violent et noir.
Si je pense le monde comme un système de coopérations, alors l'autre est mon chemins, le moyen d'atteindre mes objectifs, le moyen de mes réalisations. L'autre est autant mon socle d'opportunités que je le suis pour lui. A chaque occurrence, à chaque relation, je ne pers jamais ce que je donne, je le garde et récupère encore une "bien-value". C'est ce que Gandhi compris pour l'indépendance de l'inde en regardant l'Anglais comme son partenaire et non comme un adversaire. C'est ce que ne compris pas l'anglais dans le regard de Gandhi et, de cette confusion naquit le changement positif pour tous.
Alors donc, pour rompre ce dit cercle vicieux, c'est bien mon regard, celui dont je suis le patron, que je peux (et doit ?) changer : regard sur l'environnement, mais aussi sur moi et sur l'autre, histoire d'enclencher un bon cercle vertueux... qui nous sera, in fine, si favorable à soi-même et à tous !

Jean-Marc SAURET
Publié le mardi 16 janvier 2018

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