"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Les trois passoires de Socrate

Je parlais de comportements sociaux éthiques avec mon ami Jean-Christophe, officier de gendarmerie, créateur de logiciels opérationnels et spécialiste du net. Pour témoigner de cette éthique de droiture et de bienveillance portée dans son milieu professionnel, il me raconta l'histoire du test des trois passoires que l'on prête à Socrate. Quelqu'un voulant dire au philosophe quelques critiques sur l'un de ses amis, Socrate lui demanda s'il avait passé son propos à la vérification des trois passoires, celle du vrai, du bon et de l'utile. Il s'agit de savoir si la chose à dire est vérifiée, si elle apporte un bénéfice heureux (si elle est dite pour de bonnes intentions), et si cela servira à son interlocuteur, lui sera utile. Les trois conditions ne semblant pas acquises, Socrate refusa d'en entendre davantage et invita son interlocuteur à oublier cette chose non vérifiée, pas forcément bonne et inutile.
Il me souvient alors les quatre accords toltèques qui vont dans le même sens. Il en est de même pour ces autres aphorismes de sagesse comme : "Ce ne sont pas les choses qui nous gênent mais le regard que nous leur portons" (Sénèque). Marc Aurèle ne dit pas autre chose, quand il affirme :  "Ce sur quoi tu n'as pas la main, épouse-le !". Sur un mode analogue, on prête aussi à Aristote cette formule forte : "La sagesse poursuit l'absence de douleur et non le plaisir". Il serait loisible de multiplier les formules, et nous conclurons provisoirement par le :"Aime et fais ce que voudras" de Rabelais, etc...
Nous ne manquons pas d'excellents processus pour atteindre une posture de sagesse et pourtant nous continuons bien des fois à faire tout le contraire. Pourquoi ?
Je crois qu'il s'agit là encore d'une question de représentation : Que visons nous ? Quelle préoccupation, quelle cible occupe notre regard ? Que quêtons-nous ?
Les freudiens nous indiquent qu'il existe un désir précédant toutes démarches, et qu'au fond de notre posture il y a un désir profond, dit “premier”. Bien des fois, ce désir premier est une réponse générique à une souffrance ancienne, produisant un manque, une cicatrice, un traumatisme. Ainsi tenterions nous, tous les jours, dans toutes nos actions de résoudre ce manque, cette souffrance. Perpétuellement accaparés par ces questions, toutes nos actions convergeraient vers cette tentative de résolution. « Quel comportement obsessionnel ! » dirions-nous ! Cela peut paraître a priori comme une belle perte de temps et d'énergie !
Pourquoi, alors, dans ces conditions, ne pas lâcher prise et revenir à l'essentiel ? Les modèles de nos sages nous y invitent quotidiennement. Mais le comportement, s'il s'inscrit dans une culture et un vivre ensemble, dans des règles sociales, reste une affaire personnelle, de comportement, d'enjeux et de désirs intimes. Parfois, ils sont et restent même ignorés de nous même et l'on invoque alors l'inconscient pour les dire.
La forme de nos rapports sociaux sont de fait inscrit dans la culture. Elle les régit, les structure, les formalise pour reproduire les valeurs du "clan", afin de préserver et conserver une harmonie sociale. Mais la qualité de nos rapports sociaux dépend aussi de chacun de nous, de nos désirs et enjeux personnels, qu'ils soient fantasmatiques ou pratiques. C'est bien là-dessus que nous lâchons la sagesse des anciens. On dit alors que la passion nous emporte. C'est une manière de décrire le phénomène. Oui, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas.
Mais il existe une parade universelle : et si nous changions notre regard sur ce qui est important ? Là est toute la réponse à nos postures inutiles. Qu'est-ce qui est important, pour soi même et pour nous, tous ensemble ?
Une fois de plus il s'agit bien de lâcher prise et de changer son regard. Le principe est pourtant bien simple, même si sa mise en œuvre reste un art complexe. Nous sommes des êtres sociaux et c'est donc dans ce rapport à l'autre que nous parviendrons le plus simplement, le plus facilement du monde a trouver (ou retrouver) cet équilibre. Est-il besoin de psychiatres, de psychanalystes, de toubibs, pour le faire ? Les grands-parents “médiums” trop méconnus restent souvent ces réconciliateurs de “nous, avec nous-même”. Ce recours s’avère souvent suffisant, sans que quiconque ne soit inutilement, abusivement et contre-productivement, connoté de faible, de déviant, voire même d'anormal ou de fou. Et si nos grans-parents ne sont plus, souvenons-nous au moins du modèle que représente ce type de posture.
Et si la sagesse était l'affaire de chacun et de tous ? Et si nos comportements de lâcher prise et de transformation de nos regards sur l'important nous appartenaient, à chacune et à chacun ? Et si c'était là le cœur de nos propos, de nos débats, de nos préoccupations ? Alors peut être aurions nous la chance d'aller vers un monde meilleur… C’est tout le vœu que nous formons !

Jean-Marc SAURET
Publié le mardi 3 octobre 2017




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