"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Dès lors qu'une grande partie n'y croit plus, le système s'effondre

Un partenaire me dit un jour, à propos d'une affaire délicate qu'il conduisait, "Je n'ai rien à perdre. Alors que crois-tu qui puisse m'arriver ?" J'entendais cette affirmation avec attention. Si rien ne pouvait lui faire défaut, alors il était libre de ses choix et de ses décisions. S'il n'avait rien à perdre, rien ni personne ne pouvait avoir de pouvoir sur lui. C'est un fait et nous savons que ces situations, souvent ou parfois désespérées, s’avèrent particulièrement gagnantes. Le combat n'est alors pas seulement mathématique mais dépendant de représentations. Certes ! Mais lesquelles ?
C'est là que je me posais la question de l'impact du groupe sur les personnes, de ce que l'on sait de la théorie de l'influence, et de celle des minorités actives. Les choses, en réalité, tiennent par les enjeux, les intérêts, les représentations qu'ont les acteurs, des valeurs qu'ils attribuent aux choses. Celui ou celle qui ne croit pas au fondamental, au sacré, aux valeurs, à l'évident du groupe s'en trouve rapidement éjecté, exclu, mais se retrouve aussi affranchi des contraintes, rituels et obligations.
Il en va ainsi du fonctionnement des groupes totalitaires : c'est bien parce que les membres ont cette culture du chef, de sa valeur et de ce culte de la personnalité, que chacun reconnait le pouvoir du leader, et donc que le système totalitaire fonctionne. Si, dans les groupes libertaires, ce phénomène n'existe pas, c'est justement parce que la culture des membres ne connait pas le culte du chef ou de la personnalité. Si personne ne croit au pouvoir du chef, ni à son utilité ou à sa nécessité, il n'y a alors pas de chef. C'est le cas des Anonymous, des Nuits Debout, des scoops et groupes libertaires. Si le fait se confirme dans de tels groupes singuliers, l’assertion reste tout aussi valable dans les groupes « ordinaires »Sous cette condition, l’affirmation vaut pour tous les systèmes, quels qu’ils soient.
Je comprends alors que tout système ne tient que parce-que les gens y croient. Le système monétaire tient parce que tout le monde pense que l'argent a une valeur. De la même manière, le système boursier tient par la confiance des investisseurs dans ledit système. Dans ces conditions, chaque sport tient par la croyance et le respect des règles par tous les joueurs, les spectateurs supporteurs, et l'arbitre n'est juge du jeu que parce que cette fonction lui est reconnue par tous. Dès lors qu'une grande partie n'y croit plus, le système s'effondre. Souvenons-nous du jour où, un joueur de foot, lors d'un match à l'université de Rugby, fatigué de voir perdre son équipe, transgressa les règles : il prit alors le ballon dans ses mains et alla le porter dans l’en-but adverse. C'est ainsi que l'idée du jeu de Rugby naquit.
Alors, poussons le raisonnement un peu plus loin. Qu'attendons-nous du système libéral actuel, de ce système que l’on trouve totalement « occupé » par les « préoccupés » du rendement monétaire, et par la confiscation des apports par quelques-uns ? Qu'il s’arrête et disparaisse ! Tout le monde sait, et les experts le disent bien, que le système boursier fonctionne essentiellement sur la "confiance". C'est bien parce que les investisseurs y croient qu'il fonctionne, et se développe. Le système de l'argent même ne fonctionne que parce que les protagonistes qui en usent, lors d'une transaction, y croient. Il me souvient d'un échange où l'une des parties voulait payer en roubles. L'autre protagoniste émit alors un doute profond, et la transaction se fit en dollars. Les symboles, comme l'argent, n'ont que la valeur que les protagonistes lui accordent.
Si les acteurs du système libéral ne croient plus en ses modes ni en ses objets, c'est tout le système qui s’effondre. Qu'attendent alors les acteurs pour laisser tomber un système qui les épuise, les spolie et les étouffe ? Qu'attendons-nous pour payer en monnaie locale, comme le Sel ou la Violette ? Qu'attendons-nous pour développer entre nous des banques d'échanges ? Qu'attendons-nous pour prendre à notre compte les distributions de richesses, depuis leur production jusqu'à leur transformation 
"Peut-être que ça ne va pas marcher ?" glisse une petite voix, derrière le rideau... Alors je dis à la petite voix que les restos du cœur étaient un pied de nez que Coluche a adressé aux politiqueset ils vivent encore comme une institution... que l'Abbé Pierre a créé Emmaüs comme un système provisoire. Il est toujours debout et malheureusement trop utile, voire indispensable... que les scoops, créés par Pierre Joseph Proudhon étaient des utopies qui sont devenues des institutions. Elles réapparaissent avec force actuellement !... Tout pareillement, le familistère de Guise, créé par Jean-Baptiste Godin en 1858, a vécu jusqu'en 1968... etc. Il suffit donc, d’une petite voix, que l'on n'y croie pluspour qu'un système s'effondre, et que l'on y croie pour qu'un autre prenne vie. La force, la réalité et la vie sont donc dans la croyance... Et, là, ma foi, tout est dit…
Jean-Marc SAURET
publié le mardi 13 juin 2017

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