"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Pour agir juste, il faut être du monde que l'on veut changer

Mon ami Thierry Groussin, me racontait cette parabole. Il était en voyage sur l'Altiplano, dans la Cordillère des Andes,  et le bus dans lequel il voyageait tomba en panne. Tous les passagers descendirent pour pousser le bus et donc lui aussi avec les trois occidentaux du voyage. Lui et ces derniers ne purent pas pousser bien loin, avec l'altitude extrême, la tête leur tournait tellement que les voyageurs locaux les remirent dans le bus et continuèrent à pousser jusqu'à ce que le bus redémarre.
Il faut donc connaître les contraintes locales, les cultures et histoires du cru, en être un habitué, pour pouvoir participer au changement. Bien des managers l'oublient très vite... Pour agir juste, il faut être du monde que l'on veut changer. Vous ne ferez rien sans les gens du coin. L'erreur est de penser que bouleverser les habitudes provoque le changement. Oui, très certainement, même vers les précipices. Les grands "changeurs" sont souvent des joueurs de flûte : à Hamelin, on s’en souvient encore ! S’ils amènent bien les rats à la rivière, ils y amènent aussi tout ce qui est indispensable aux gens du cru.
Combien de dirigeants sont-ils arrivés dans une nouvelle organisation, une nouvelle entreprise, une nouvelle société, avec la ferme et bonne intention d'y tout changer ? Combien y sont-ils arrivés ? Combien se sont retrouvés, peu après au milieu de leurs ruines et ont fui le navire, fiers de leur "travail bien fait"... On pense aisément à ce président américain, peut être le premier surpris d'avoir été élu, qui se pensait comme un grand négociateur ! Pour cela, il pensait aussi bousculer les lois de son prédécesseur, parce qu'il l'avait promis lors de sa campagne. Il essuie revers sur revers par méconnaissance des arcanes de ce pouvoir-là. Et comme il ne connaît pas non plus la culture des chambres dirigeantes, des modes de faire et des préoccupations de ses membres, on peut s’attendre au pire ! De fait,s’il n'était pas de la culture, il n’était pas non plus de ce monde. Il n'a donc pas changé grand-chose, peu mis à sa main, voire même à sa botte, comme il l'espérait. Il n'avait, a priori, pas pris en compte le fait que ces élus repasseraient devant les urnes l'année suivante, et que leurs intérêts était d'abord d'être réélus.
Il faut donc bien connaître les arcanes de la culture locale, connaître les jeux d’intérêts et les conditions particulières du lieu, de la tribu, s’approprier également, les trucs et astuces locaux, les modes de faire ancestraux : ceux qui, justement, permettent d'aller au bout du chemin, de vaincre les difficultés. La culture locale perpétue les solutions que l'histoire a forgé pragmatiquement. Mais ce n'est pas tout.
Il me souvient de ce jeune professeur vendéen arrivé dans un collège du sud-ouest avec toute sa pédagogie ouverte et sa bonne volonté. Il comprit très vite que s'il ne participait pas aux parties de rugby avec les élèves et les autres professeurs, et s'il n'y montrait pas sa valeur et son engagement, tout ce qu'il proposerait ensuite, serait vain. De la même façon, rien de ce qu'il poserait sur la table, ne serait recevable, simple question de crédibilité. Il faut ainsi disposer des références nécessaires. Si un individu aviné, à l'aspect clochardisé, vous donne quelques indications sur l'investissement actuel en bourse, l'écouterez-vous ? Comment allez-vous accueillir son propos ? A contrario, si un quidam bourgeoisement apprêté vous tient les mêmes propos, vous tenterez d'obtenir un peu plus de garanties que celles de son bel aspect. "Etes-vous dans les affaires ?" lui demanderez-vous pour vous assurer du crédit à son discours. "...Et, professionnellement, vous faites quoi ?"...
En d’autres termes, si vous n'avez pas la connaissance ordinaire locale, si vous ne possédez pas les éléments de culture idoines, si vous ne disposez pas des références adéquates, alors vous ne pourrez exciper du crédit indispensable pour vous faire entendre. Vous n'existerez donc pas vraiment dans ce "pays-là". Peut-être, au mieux, vous prendra-t-on en compassion. Peut-être, au pire, vous jettera-t-on dehors. Et si vous insistez, vous apprendrez par vous-même que vous n'êtes pas le plus fort… Ce sera peut être là une véritable “leçon de choses” !
Jean-Marc SAURET
publié le mardi 30 mai 2017

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