Le totalitarisme ne dit
jamais ce qu'il est, surtout pas quand il se heurte à un état de droit
républicain. Il avance caché... Il ment, car son objet réel est de s'enrichir en nous dépouillant (Je dis des bêtises ? ...alors d'où vient la fortune de la famille fondatrice et dirigeante de ce gros parti d’extrême droite ?). Mais il sait qu'il ne pourra arriver au pouvoir que par nous... Voilà pourquoi sa campagne présidentielle nous abreuve de promesses illusoires, contradictoires, économiquement irréalisables et contre-productives mais qui assurent que demain on rasera gratis. Voilà pourquoi
j'oeuvre moi aussi pour que le parti frontiste n'y arrive pas. Mais de quoi s'agit-il ?
Maurice
Duverger, juriste et politologue, nous indiquait, dans les années soixante, que les systèmes politiques
évoluaient par respiration "intégration / élitisme". Il comparait ce
phénomène au double visage de Janus. La seconde république,
expliquait-il, a sorti quelques héros anciens des fontes de l'histoire
(Jeanne d'Arc et Clovis) pour constituer un point de valeurs communes
susceptibles de rassembler des gens en un peuple. L'approche était "intégrative".
L’extrême droite, dés les années vingt, a utilisé ces mêmes symboles pour
indiquer qui méritait d'être français et qui ne le méritait pas. La démarche
consistait à exclure des "impurs" et à constituer une élite
"cœur de France". La démarche était élitiste.
Si la
république a une vocation intégrative, les systèmes totalitaires, c'est-à-dire l’extrême droite, se sont donné une vocation "élitisante"
qui consiste à extraire la pulpe de la masse, et à évacuer tout ce qui n'est pas du bon sang. C'est bien ce que le gouvernement
de Pétain a réalisé dans les années quarante, en commençant à exclure de la nation
française, les Juifs, les homosexuels, les communistes, les Gitans, les
francs-maçons, voire même les handicapés, tout comme le faisait le modèle nazi.
Ainsi donc, si
le parti frontiste arrivait au pouvoir, il commencerait par abolir la république, comme l'a fait Pétain, et à
exclure toute une partie de la population. Dans ces conditions, ceux là-mêmes qui auraient voté pour lui peuvent s'attendre à faire partie de la fournée.
On dit que le
FN aurait changé. Pourquoi alors n'a-t-il pas exclu de ses rangs les
pétainistes et les descendants du national socialisme d'Hitler ? Donc, il est
bien resté ce qu'il est : un parti d’extrême droite, c'est-à-dire
excluant. On dit aussi xénophobe et raciste.
Mais pourquoi
alors, son leader fait-il du populisme ? Pourquoi flatte-il le monde ouvrier et
les perdants du système libéral ? Juste parce qu'il a besoin d'arriver au
pouvoir par la voie légale, comme Hitler l'a fait en 1933. Parler aux victimes de la surproduction et de la surconsommation est rentable : ce sont les plus nombreux. C'est aussi très simple. Il suffit de hurler comme un loup au milieux des moutons, reprenant leurs peurs et leurs frustrations, ceci pour mieux les dévorer ensuite.
Mais ce n'est pas tout. Pendant la
période trouble du régime de Vichy, qui étaient les alliés, les hommes de main de ce gouvernement ?
Il s'agissait de truands, de brigands, de fripouilles et de bandes de malfrats qui savaient que
s'associer à ce pouvoir-là leur permettait d'en tirer profit. En effet, ce gouvernement
savait bien les rétribuer en leur laissant récupérer les biens de leurs
victimes. C'est ce que l'on appelle communément le pillage et le racket. C'est comme ça que marchent ces gens-là. Un regard sur la Russie actuelle nous le confirmera...
Le principe
même d'une organisation totalitaire est donc le même que celui d'une mafia
ordinaire. Il s'agit d'un système de prédateur qui se sert sur la bête, et c'est là sa finalité. Que se
passe-t-il quand le prédateur a spolié les exclus ? Il en désigne de nouveaux et le cycle reprend...
Alors, donc, il
est fort probable que voter FN aujourd'hui consiste juste à "choisir" celui qui
vous dépouillera demain, et qui vous "exclura" à son propre bénéfice.
C'est ce que
l'histoire nous raconte et, comme disait Churchill, l'histoire ressert les
plats, et ces présidentielles sont un vrai banquet national... Bon appétit, messieurs !
Jean-Marc SAURET
publié le lundi 1er mai 2017
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