En
France, une coutume très ancienne consistait à rendre visite à sa famille, ses
amis, voisins, collègues avec l’idée de profiter de ce moment du nouvel an pour embellir la
relation. On arrivait donc avec des dons et cadeaux d’amitié. Cette démarche,
selon son choix et sa culture de la charité, pouvait s’étendre à une population
plus large, aux pauvres du quartier, à son patron, etc. La pratique des
étrennes semble résider dans cette vieille coutume.
En
Angleterre, avec l’apparition du timbre en 1840 et le développement de son
usage, il était de bon ton d’envoyer une carte à ses amis lors de la période de
l’avent pour adresser des vœux à l’occasion de noël et du nouvel an par la même
occasion. Bientôt l’usage de la lithographie viendra agrémenter le rituel.
C’étaient les « Christmas Cards » dont l’usage s’est ensuite répandu
dans la bonne société européenne puis, plus tard, à des populations plus larges.
Nous
pouvons voir que la question des vœux, comme nombre de nos pratiques, trouve
son fondement dans des rituels historiques. Ils ont depuis évolué et leur
finalité a bougé. En ces temps de post modernité, le rituel des vœux rejoint la
pratique de l’être ensemble, de la célébration confusionnelle, du rituel
d’appartenance autant que de la recherche d’une jouissance en commun, voire
cathartique, en un même endroit. Crier la « bonne année » une flûte
de Champagne à la main ne relève plus des bons vœux mais bien de l’être
ensemble festif : être là et jouir de l'instant.
Il
me souvient que, gamin, nous jouions à se « gagner la bonne année ».
Il s’agissait d’être le premier à dire à l’autre l’interjection rituelle
« Bonne année ! ». Ce jeu avait juste pour objet de produire un
peu d’excitation joyeuse et le « dire » devenait très rapidement des
cris.
Quel
sera le sens de nos vœux dans les temps qui viennent ? Continuerons nous
cette célébration ? Ce jeu de lien social ? Je n’en sais rien et
toutes les supputations sont permises. En attendant, que cette année nouvelle nous
soit plus douce que les informations de tous ordres semblent nous le prédire…
Jean-Marc SAURET
Le vendredi 11 janvier 2013
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