L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Il n’y a pas de mariage Gay

Pourquoi aborder ce sujet là dans un blog dédié au management des personnes et des projets ? Parce que, comme nous l'indiquons en page d'accueil, la société ayant changé, nos organisations sont les nouvelles "agoras" où tout se débat. Les valeurs sociétales infiltrent l'entreprise, ou l'organisation, pour y faire débat et réalité. Ce qui se vit dans la société est déjà dans nos organisations.
Souvent, ces temps ci, nous entendons des journalistes, des présentateurs sur les canaux médiatiques, utiliser le terme de « Mariage Gay ». Cette expression n’est constitutionnellement ni conforme, ni convenable. En effet, notre constitution républicaine est universaliste. Quand elle pense un droit ou un devoir, elle le pense universellement s’imposant à toutes et à tous. Donc une loi pour une communauté n’est pas possible (ni même souhaitable) dans la république. Le gouvernement, fort justement, utilise l’expression « mariage pour tous ».

Quand, sous le gouvernement JOSPIN, l’état a traité du PACS, il a d’abord commis la même erreur et s’en est très justement repris, ouvrant le projet de loi aux fratries et cousinages. Ce même gouvernement avait déjà commis la même méprise en élaborant quelques lois sur la chasse dédiées à encadrer des pratiques traditionnelles locales. Là aussi, il s’agissait de lois communautaristes, ce qui a fait dire à nombre d’observateurs à ce moment là que la république était bien mal en point, que son projet universaliste était bien mal mené... voire malmené.

Ainsi, à l’époque du débat autour du PACS, quelques sociologues, dont moi-même, disaient que ce projet de loi était une approche communautariste et que, s’il y avait une posture républicaine à défendre, nous devrions plutôt traiter de ce dont il s’agissait vraiment : Le mariage. Ainsi, nous disions que la seule posture universaliste consisterait à, soit abolir le mariage dont l’usage avait beaucoup évolué, soit l’ouvrir à tous les citoyens sans aucune distinction.
Seulement voilà, si l’usage social du mariage a bien évolué, il garde des fondements forts de cultures religieuses et traditionnelles qui participent à son sens profond. Si le mariage civil ne fait aucune référence à un quelconque devoir de procréation, la pensée populaire, comme nombre de mariages religieux, l’intègre dans sa définition.
Jusque dans les années soixante, le mariage était une affaire de société et de continuation d’une lignée. Les associations économiques et de rang social en constituaient un socle. Il s’agissait d’associer des familles, perpétuer la ligné du nom et toute l’histoire qui allait avec. Le sens sociétal et diachronique structuraient cette institution.

A partir de la fin des années soixante, le mariage, bousculé par le droit au divorce entre autres, va changer de sens. Depuis ce temps là, le mariage est une affaire personnelle et d’amour. Si, avant cela, le mariage était une affaire sociétale, il était sous-jacent que l’amour se pratiquait aussi ailleurs et le théâtre de boulevard en a fait le centre de son "art", mettant, par le rire, au grand jour, ce qui se passait dans les alcôves discrètes. Il y avait là une désacralisation de l’adultère dès lors devenu la contre parti ordinaire du mariage (je dis ordinaire et non normale, puisque la norme restait le mariage sans rupture).
Si donc, le mariage est devenu une affaire de cœur personnelle, alors, forcément, la république le laïcise. Son universalité va donc de soi et penser le mariage pour tous devient une conséquence logique dans la pensée républicaine.
Nous savons les résistances morales et religieuses fortes car elles relèvent de nos cultures et donc du sens de la personne humaine dans ce monde. Toucher au mariage bouscule des repères sociaux, comme le disait très justement en interview le politique Jean-Louis BORLOO. La nécessité d’un débat s’impose donc, car quand bien même pensons nous l’universalité comme cadre de notre « vivre ensemble », notre collectif sociétal est fait de gens empreints de cultures nécessairement diverses dans notre actualité post-moderne. Penser le collectif sans les gens serait particulièrement non-humaniste et politiquement totalitaire.
Seulement voilà, si l’association économique de membres d’une fratrie est possible par le PACS, le mariage est une tout autre affaire d’un point de vue du lien social. Car, si nous ouvrons le mariage à tous, nous ne l’ouvrons pas qu'à des personnes de même sexe,  mais à toutes personnes qui s’aiment. C'eut été là, encore une fois, faire acte communautariste. Techniquement, nous l’ouvrons donc aussi à un père et son fils, à deux frères et sœurs ou à une mère et son fils… Œdipe nous voilà ! Nous voici dans la société des chats, comme nous l’indiqueraient les éthologues.  Il me semble qu'un temps de réflexion s’imposerait… Personnellement, j’en aurais bien besoin, et il ne s'agit nullement d'une mensure dilatoire !
Jean-Marc SAURET
Lundi 28 janvier 2013


P.S. : Michel MAFFESOLI et Hélène STROHL publient le 31 janvier, dans Le Monde des Idées, un article "Normaliser le mariage ?" indiquant la démarche normative et enfermante contenue dans la volonté d’étendre le mariage à tous, le soumettant ainsi à un dictât moral et en en faisant un "objet" totalement déconnecté de la vraie vie. Ils en soulignent la dangerosité psychologique et sociale. Cette normalisation aurait quelque chose de puritain et de totalitaire. 

Lire aussi : "Développer la pensée active"


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