Mouvement des indignés en Espagne,
aux Etats Unis, mouvement contre l’austérité en Angleterre, révolutions
tunisienne et libyenne, révolution égyptienne, révolution en Syrie... Les
nouveaux combats syndicaux, le mouvement des pigeons… Avez-vous repéré dans
chacun de ces mouvements un leader ? Moi, pas… Des acteurs, oui. Des
leaders, non. Le monde a effectivement changé.
Ainsi, l’histoire récente nous donne
à voir l’évolution du rôle de meneur dans la vie de nos organisations, passant
récemment du leader charismatique (années quatre vingt) à celui d’emblématique,
celui qui représente le groupe, son identité, sa raison d’être et ses valeurs
(Lescure pour Canal + par exemple).
Le socle d’un leadership apparaît
comme étant l’adéquation d’une personne avec un groupe qui en a besoin, le
demande, en réclame : le leader, ce héros. Or, cette fonction se détache
de moins en moins du paysage.
En post modernité, on aurait
tendance à penser que le leader charismatique devrait y avoir sa place par
l’émotion qu’il produit et l’effet d’attraction de son « charme ». Et
bien, dans les postures d’ultra consommation, les acteurs se retrouvent
individuellement alignés face au besoin de jouissance. Donc pas de leader dans
la consommation émotionnelle, juste une collection d’acteurs attirés par la
perspective de jouissance, comme les papillons autour d’une lampe. Le symbole
fait leadership…
Ailleurs, la posture des « alternants
culturels » nous indique que cette population grandissante n’a pas besoin
de leader, qu'elle s’en passe très bien. Ce rôle n’est pas dans les coutures de
leur lien social.
Les valeurs ou capacités nécessaires
au leader sont aussi aujourd'hui des caractéristiques des acteurs alternants
culturels, comme la vision d’avenir ou de la cathédrale, la proposition de
moyens originaux pour la réaliser, sa propre légende... Qui dira de vous que vous
pouvez être la bonne personne ici et maintenant. Le charme fondé sur un alignement
culturel (homogénéité des pensées, paroles et actes) et l’empathie véritable
envers le groupe ou le réseau (la sociabilité), constituent des caractéristiques
indispensables à la confiance et au mode de travail en réseau. Ils deviennent leur mode
essentiel de fonctionnement.
Longtemps, Nous avons entendu les prophètes
du management nous indiquer que, sans leader, la conduite d’un projet n’était
pas possible. Aujourd'hui, les alternants culturels nous indiquent le
contraire : « Surtout, pas de leader ! Laissez nous faire, s’il
vous plait ! Nous ne sommes pas des billes… ».
C’est, aussi là, la logique des fonctionnement en réseau : pas de chef, pas de leader, des méthodes appropriées par les acteurs, venues des acteurs et décidées par eux pour une « cathédrale » qui les rassemble.
L’essentiel est dans la vision
partagée. Vision de constat et vision d’avenir. Et si l’on repasse le film en
arrière sur le mouvement des indignés, par exemple, ou celui très actuel des
Anonymus, on comprend mieux la réalité du phénomène.
Alors, nous aurons à faire désormais
avec cette nouvelle donne dans nos modes de management. Seul souci pour un
gestionnaire : qui dira que la « Cathédrale » est
finie ?...
Jean-Marc SAURET
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