"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Sur cela, nous avons la main et c'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce, chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite.

Un hypermatérialisme à notre insu (04 11)

Serions-nous à la croisée des chemins, face à ces nombreuses hypothèses d'un "vivre autrement" ? D'aucuns nomment cela spiritualité, pendant que d'autres les qualifient d’alternations philosophiquesSimultanément bien des discours et propos font mention de forces alternatives dans l'évolution de notre société. Je constate dans ces propos, la persistance d'une certaine obsession matérialiste. 

En effet, pour justifier de changements spirituels par exemple, nombre de ces propos mentionnent des ''causes des modifications''. Ils les évoquent ou les invoquent, jusqu'à y trouver une implication, allant jusqu'à des dimensions physiques. Elles peuvent être nommées ondes magnétiques, phénomènes ondulatoires, ou encore forces telluriquesD'autres se situent dans le domaine biologique, on retrouve ici les hormones ou autres processus physiologiques. Il y a là une sorte de contradiction, que seule pourrait excuser ce désir obscur de légitimation rationnelle. Dès lors le processus défendu deviendrait scientifiquement justifiable, explicable, et même prouvable.

J'ai, par ailleurs, pris l'habitude de lire quelques ouvrages et articles sur nos capacités cognitives, sur nos liens sociaux et la manière dont nous nous construisons autour d'eux. Cette réflexion m'occupe et nombre de mes articles en sont empreints. Cependant, j'ai du mal à entendre que nos réactions cognitives et émotionnelles seraient systématiquement dépendantes ou même liées à des réactions chimiques ou physiologiques. Je pense à la confiance en soi que l'on dit produite dans l'hypothalamus ou l'hypophyse, par exemple...

Si l’on parle de spiritualité, pourquoi lier systématiquement chacune de nos réponses à des actions ou principes physiologiques, matérialistes ? Pourquoi aussi les attribuer à des zones physiques déterminées, quand elles ne sont pas dédiées ? S'il s'agit de conscience, celle que nous savons hors du corps, pourquoi la justifier chaque fois matériellement ? C'est là, me semble-t-il, un symptôme profond d'inconscience ou d'ignorance. Quand je tombe sur ce type de propos, l'ouvrage qui les contiennent me tombe des mains. Cherchons plutôt les raisons et causes de la spiritualité dans la spiritualité elle-même, c'est-à-dire dans ce qui a trait à l'esprit, à la raison ou à l'intuition, à la symbolique ou encore à l'entendement.

Ainsi, la conscience, ou l'éveil, à mon avis, n'est pas une acquisition, mais un souvenir, un retour à notre identité profonde, à ce que nous avons toujours été. L'univers est au cœur de chacune et de chacun. Le bonheur est un choix, pas une récompense hormonale. Voilà un phénomène davantage lié à des représentations (intérêts, finalités, identités) qu'à des processus chimiques. Dire que l'on utilise nos capacités physiques, comme la respiration ou le bâillement pour calmer notre mental, me semble judicieux puisque nous "habitons" nos corps.

Au-delà, il y a une dépendance à des représentations matérialistes, très attachantes certes… Mais en faire les tenants et les aboutissants de nos vies me paraît aussi absurde que de supposer que le choix, le matin, de la couleur de notre chemisier ou de notre cravate dépend de nos hormones. Ce serait certainement là l'expression d'un esprit au moins… perfectible. L'association symbolique me semble en la matière bien plus légitime, réaliste et donc justifiée.

C'est là que commence la spiritualité entre égo et "moi profond", entre symbolique et constructions mentales, depuis l'influence sur la santé du corps, jusqu'à la construction de nos vies et de son objet. La spiritualité est une dimension idéelle, imaginaire ou conceptuelle, et elle n'est rien de plus. Son contenu, d'ailleurs, lui appartient...

Nous avons vu que les démarches de sagesse se développent sur deux voies, l'une rationnelle et matérielle, l'autre intuitive et mentale, celle que justement, l'on juge "spirituelle". La première vit dans le cerveau et fait les beaux jours du mental. L'autre est, dit-on, la voie du cœur, d'essence intuitive et émotionnelle. Mais comme nous sommes de cette première culture, nous la qualifions de scientifique. A partir de là, il nous est indispensable de justifier la seconde par les conditions de la première. Nous retrouvons bien, là aussi, un piège de l'égo...

Alors, laissons tomber cette démarche qui n'a pour objet que de satisfaire notre pseudo rationalisme, en ressassant inlassablement cet "hypermatérialisme raisonné". Contrairement à ce dont nous pensons”, et comme pour nous en excuser, rien de cela ne se fait jamais à notre insu. Bien au contraire, nous sommes là en parfaite lucidité, et pire peut-être, c'est en parfaite complicité que nous nous y soumettons. C'est bien nous qui portons cette logique de la raison souveraine. C'est donc bien à nous de lâcher prise, d'abandonner cette démarche de justification, afin d'accueillir ce que nous savons intuitivement être juste, bon et vrai. Et là, c'est un château de cartes qui s'effondre. Alors, revenons au fond des choses, à l'esprit des réalités, au cœur de notre humanité, là où se trouvent, et se retrouvent, l'univers et les dieux.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 4 novembre 2025

Lire aussi : " L'intuitionnisme comme intelligence de l'imprégnation " 

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