"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Sur cela, nous avons la main et c'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce, chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite.

Penser librement et le dire (25 11)

Si penser librement est un axe central de l'œuvre d'Annah Arendt, c'est aussi cette posture qui est la sienne et qui respire à travers toute son œuvre. Elle oriente ma pensée reconnaissante aujourd'hui. Il y a tellement de femmes qui, dans l'histoire, ont fait preuve de ce courage et de cette vigilance que je me demande, n'ayant plus rien à perdre face à une société "homocrate", pourquoi ces personnes là ont plongé dans ces combats pourtant a priori "ingagnables".

Je pense aussi à Olympe de Gouge, à Louise Michel, à Colette, à Candace Owens et à infiniment bien d'autres dont le courage et l'intelligence n'ont d'équivalent que leur sincère engagement total. Oui, il est urgent de relire Annah Arendt pour garder le cœur à sa place et les neurones bien agités. Ces personnes nous font modèles. 

Ce qui me réjouit est que ces personnes pensent par elles même, réfléchissent spontanément à ce qui se passe, sans crainte ou conscientes des enjeux et disent quoi qu'il en soit leurs pensées. Nous comprenons que la même guerre entre les quelques richissimes et le peuple pauvre se rejoue inlassablement depuis Jules César et même peut être ailleurs bien avant certainement.

Si nous gardons les yeux bien ouverts, la conscience claire et l'esprit aux aguets, alors nous aussi pourrons prendre le relais de la résistance fertile. Il s'agit de penser sans concession, en modérant les influences majoritaires, et d'agir en conséquence. Le but de ce blog est bien celui ci puisqu'il se nomme "Comprendre et agir" ! Si j'écris, comme je l'ai déjà rapporté ici, c'est pour mieux penser et développer ma réflexion au plus juste.

Celui qui ne dit pas ce qu'il pense est un "collaborateur" de ce monde menteur et manipulateur. En poursuivant sur ce mode, on peut aller jusqu'à dire que celui qui ne dit pas ce qu'il pense est un traitre à la raison, un combattant d'en face. Celui qui ne pense pas par lui même, ou qui n'essaie même pas, deviendrait un esclave qui lâchement se laisse détruire. Les mots sont forts, certes ! Mais en l'espèce, et dans ces conditions, l'individu laisse vivre un combat contre lui-même et tend à contribuer à sa propre perte. A contrario, celui qui se lève et dit clairement ce qu'il en pense est certainement combattu, mais il fait réagir le plus grand nombre endormi. Ce n'est pas une possibilité, cela devient un devoir civique et moral. 

On peut ainsi affirmer que les plus pauvres et les plus faibles sont ceux qui se couchent et arrêtent de penser et de dire ce qu'ils ont compris. En ce sens, Annah Arendt est ou devient un exemple pour tous. Et elle n'est pas la seule. Ceux qui cèdent aux conflits d'intérêts ne sont pas que de faibles personnes mais aussi des traîtres à la cause des peuples écrasés par les plus puissants. Ceux-ci ne sont ni généreux ni compatissants. Ils conduisent une guerre contre nous et c'est à nous de réagir, de résister comme l'ont fait tant de personnes naguère. Il est inutile de les citer ici, même quelques-unes. Chacun connaît ces héros et pourrait ou devrait se nourrir de leurs parcours comme nous. Certains le font.

Certains, comme Pierre Joseph Proudhon, comme le général de Gaulle, comme Mandrin et bien d'autres, ne sont pas d'un bord ni d'un parti politique. Ils sont d'abord fidèles à eux mêmes et lucides sur au moins une partie du problème. Ils l'ont traité à leur façon, avec leurs moyens et leur sagesse, sans retenue, regardant le réel droit dans les yeux. Je pense alors à Emile Potier, allumeur de réverbères qui éclaira l'humanité de son chant de l'internationale, à tous ces anonymes qui ont traversé la manche dans de frêles esquifs pour répondre à l'appel du 18 juin, à tous ces autres anonymes partis en Russie faire la révolution de 17, à tous ces rédacteurs, porteurs et distributeurs de tracts résistants. Je pense aussi à tous ceux, comme mon oncle, qui se sont évadés et, de retour chez eux, ont construit des réseaux de résistance, etc. Personne n'en parle parce qu'ils sont des exemples "bien trop dangereux". S'il y a des barricades, monte y, et s'il n'y en a pas, bâtis en une ! On dirait un adage de la commune de Paris...

Et nous ?... Que faisons-nous ? A l'école en 73 j'animais dans mon lycée la grève de résistance à la loi d'abrogation des sursis militaires, donnant la parole à ceux qui étaient contre nous... Depuis je suis toujours désobéissant et actif à ma place, comme je peux, dans les interstices opportuns que me présente la vie. J'écris et publie, espérant semer de petites graines de réflexion... et ce sous l'opprobre des suivistes bien pensants.

Nous savons par ailleurs que toute notre pensée et réflexion, s'élabore et se juge autour d'une approche fondamentale, une sorte de conscience primaire. Freud parlait du désir profond et premier. Chaque philosophe et même chaque quidam dit lambda, présente une conviction première autour de laquelle il a construit, du moins le dit-il, toute sa pensée. Michel Maffesoli lui-même, affirme que sa conscience profonde est née de l'observation jungienne : que des mythes profonds traversent l'histoire et se répètent dans un "enracinement dynamique". Pour Annah Arendt, la vie publique s'oppose à la vie privée, personnelle, dans un frottement permanent, etc. 

Pour ma part, je dirai que tout se passe dans notre mental. Avec les grecs anciens je dirai que le beau, le bon et le vrai sont les variables de notre réalité, dans la mesure où c'est ce à quoi nous aspirons. Cet ensemble, d'ailleurs cohérent, dirige notre contemplation et nos agissements. Tout cela reste vrai tant que nous ne nous laissons pas happer moralement par le triste, l'inconséquent et la cupidité. Car c'est bien de là que viennent toutes nos guerres... 

Pourtant, je garde profondément ancré dans ma conscience que notre identité est dépendante de notre environnement, quil en fait même partie intégrante. Mais ceci est une autre histoire. Alors, mesurons l'impérieuse nécessité d'être vrai, direct et sincère, car notre société en dépend. A l'instar d'Hannah Arendt je dirais que personne n'a le droit d'obéir mais le devoir de comprendre. Et c'est déjà assez compliqué comme ça...

Jean-Marc SAURET
Le mardi 25 novembre 2025

Lire aussi : " L'illusion du réel " 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos contributions enrichissent le débat.