"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Sur cela, nous avons la main et c'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Ce que nous sommes sans effort (23 09 25)

Connaissez vous la peinture impressionniste ? Avez vous déjà parcouru quelques essais littéraires de cette même forme ? L'impressionnisme en poésie a la même volonté : celle de donner à voir autant par les sensations que par les mots. Nous savons bien que la forme est signifiante. C'est un peu comme si nous mélangions dans nos approches la raison et les sensations, c'est à dire le mental et l'intuition. Il s'agit en l'espèce de parler au cœur et aux sens aux aguets en même temps qu'à notre esprit construit, logique et raisonnable. C'est ce que je veux faire aujourd'hui pour aborder une approche sur l'efficience de nos actions et de nos postures sur nos vies. Alors, ouvrons le sujet.

Nous avons culturellement l'habitude de penser que l'on atteint ses buts et réalise ses projets par le travail, la planification, la rigueur et les efforts, certes ! Mais ceci pourrait bien être une illusion dépendante de notre culture moderne. Ainsi passons au temps d'après.

J'écris, je chante et je joue parce que je dois le faire, et non pas pour être reconnu ou "réalisé". Dès lors, tout est bien ! Car la reconnaissance est comme l'ombre que l'on veut attraper. Plus on cours et plus elle fuit. Et si l'on s'arrête, elle prend sa place. Ce que l'on poursuit s'enfuit et ce que l'on laisse faire et venir s'installe. Alors nous lâchons la quête pour laisser faire et accueillir ce qui est. Alors cela vient de lui-même indépendamment de nos actions, quelles qu'elles soient... 

Il nous faut réaliser que ce à quoi l'on s'attache finit par nous attacher, nous lier, voire nous emprisonner. Les stratégies de contrôle de nos vies sont les murs de nos prisons. L'expérience nous dit que la sûreté n'est pas dans le travail, les efforts et le contrôle, mais dans l'accueil et la confiance. Efforts et contrôles naissent dans la peur de perdre et de rater. En cette occurrence, la peur tue la vie... 

L'art zen du Wuwei est ce non-agir qui accueille tout ce qui va venir par soi-même. Ainsi, mieux vaut le silence tranquille que la force, l'hyperactivité et la colère. Mieux vaut le calme fertile que l'agitation stérile. D'ailleurs si apprendre est se souvenir, comme le promeuvent quelques sagesses anciennes (et notamment Aristote) alors, et de la même façon, se révéler et se réaliser viennent aussi de l'intérieur. Il s'agit une fois encore de laisser éclore notre personne ou "âme profonde". Toute qualité qui ne relève ni de l'amour ni de la paix n'est pas vous. Et ceci vaut également pour les problématiques matérielles, et nous y reviendrons plus tard.

Que reste-t-il de "vous-même" quand toutes les "étiquettes" ont disparu ? Sachez que ce que vous cherchez est au plus profond de vous. On ne devient pas meilleur : on l'est entre toutes choses. Il suffit de libérer de la place loin des peurs, des avidités et des efforts. Le concept zen de Wuwei est au creux et au cœur de ce phénomène.

Le glissement de la liberté à la soumission volontaire serait-il un rite de passage ? Notre attachement dépend de la manière dont on se voit dans le monde que l'on imagine, soit le monde de sa réalité. La lutte et les efforts ne sont pas des conditions de la réussite mais des obstacles et des freins qui l'empêchent. Au lieu de planifier méticuleusement nos journées et nos actions, laissons de la place à l'intuition et au cours naturel des choses du monde et du moment. Laissons faire l'univers et la providence...

A d'anciens amis qui m'ont tourné le dos et décrié quand j'ai quitté l'association où l'on se retrouvait, je me suis laissé leur dire que quand on pose une question, il faut s'attendre à avoir une réponse. Si la réponse ne convient pas, peut être ne fallait il pas poser la question. Si non, il faut en faire quelque chose, comme accueillir les contradictions dans le débat à la recherche de la sagesse ou de la vérité, quitte à remettre en cause ses certitudes. Tout ce qui nous vient est un présent, c'est à dire un cadeau. Cette association disait rechercher la vérité et ce groupe là pensait l'avoir trouvée...

Si on n'accepte ni n'accueille la contradiction, peut être alors ne fait-on que se regarder le nombril au creux de ses certitudes. Peut être que certains font cela, histoire de renforcer encore les dites certitudes, sans jamais rien lâcher ni questionner. Mais alors, quelle valeur pourraient avoir ces certitudes ?... Ne sont-elles pas justement antinomiques avec cette recherche déterminée, incessante et féconde, de la vérité ?

Dans ces conditions, le fait est que s'il ne devait y avoir plus qu'une seule personne au monde qui vous aime, il faudrait que ce soit vous. Il s'agit de s'aimer avec compassion, ouverture, tolérance et altruisme, quoi qu'il en soit et sans aucune fierté ni orgueil.

Et puis, un matin j'ai compris que ce que les gens disent de moi, en bien ou en mal, ne me concernait pas du tout. Cela ne concerne que ceux qui le disaient. Leurs propos ne sont que le miroir de leur âme, trop souvent en creux de ce qu'ils n'acceptent pas d'eux-mêmes, ou s'en enorgueillissent comme d'une incontournable vérité ou fondamentale identité. Depuis, je continue mon parcours de vie sans effort, dans le pur flux du monde, sans contrainte, sans prévoir ni discipline mais dans la joie d'un bien être doux. 

Cette gestion des résistances vaut aussi pour celle des contraintes matérielles. Agacé par des pannes sur mon véhicule que je n'arrivais pas à comprendre, je m'agaçais et me tendait. J'étais allé jusqu'à soupçonner une négligence du mécanicien de mon village. Jusqu'au moment où j'accueillais mon incompétence sur ce cas et là, je lâchais prise. 

C'est alors qu'une solution s'est présentée à moi : céder cette voiture à mon mécanicien qui devenait libre de prendre son temps pour la réparer ou pas et d'en faire, le cas échéant, un véhicule de courtoisie. Il me facilita alors la tâche pour en acquérir une neuve chez un collègue.  Je ne dirai jamais trop combien il convient de lâcher prise et de laisser faire !...

Je repense à ce passage des évangiles où Yoshua (Jésus) demande à ses amis si les oiseaux du ciel ou si les lys des champs se préoccupent de ce qu'ils vont manger demain ou de ce dont ils vont se vêtir. Il leur indique que leur père (ce que nous sommes au plus profond de nous même, ce flux de vie qui nous habite que d'aucuns nomment dieu ou l'univers) s'en occupe parfaitement. La pensée zen nous indique que suivre le flux du monde suffit amplement à ce que tout se passe pour le mieux. Elle nomme ce phénomène Wuwei. D'autres nomment cela la providence. Chaque culture a ses mots, et au fond elle convergent. Il reste certainement juste à le savoir puis d'agir en conséquence.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 23 septembre 2025

Lire aussi : " L'amour comme porte du progrès ... " 

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