"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Sagesse ? (18 03)

Le célèbre auteur Paulo Coelho nous invitait à ne permettre jamais à nos blessures de nous transformer en quelqu'un que nous ne sommes pas. Notre sagesse est bien de rester centrés sur ce que nous sommes au plus profond de nous même. Parfois, une intuition vient nous retenir, nous permettant ainsi de ne pas aller sur ce chemin, à ne pas fréquenter tel groupe de personnes, tel lieu ou à ne pas faire ce que nous étions sur le point de faire. Cette petite voix intérieure nous indique que nous ne serions plus en adéquation avec notre moi profond, si nous continuions à faire ces pas ci.

Parfois, nous en appelons à notre intelligence, à notre raison, pour savoir ce qui est bon, ou pas, pour nous. Mais dans notre culture néolibérale, l'idée que l'on se fait de l'intelligence est souvent bien trompeuse. L'intelligence ne s'évalue pas sur la base de collections ou de compilations de connaissances, mais sur la capacité d'en faire quelque chose quand on ne sait pas, quand l'habitude ne fournit rien. En d'autres termes, on retrouve ici cette aptitude que nous avons à reconnaître, à évaluer, élaborer et choisir entre des éléments, des objets, ou des liens symboliques, fonctionnels et structurels. Ce sont ces mêmes éléments qui nous portent à penser ou concevoir de nouvelles réalités.

La sagesse n'est donc pas l'intelligence. Elle est, comme l'on dit, dans la hauteur de l'âme, et des bons sentiments qui conduisent à l'amour, à la paix, à la joie. Il me revient ce paragraphe que j'avais porté dans mon bloc-notes : "Si vous souhaitez devenir spirituels, surnaturels, si vous souhaitez vivre pour la vérité et non plus mourir pour elle, vous allez devoir aimer quand tout le monde a peur, juge et rejette. Vous allez devoir pardonner quand tout le monde haït, juge et condamne. Vous allez devoir lâcher prise quand tout le monde propose la concurrence, le combat et la compétition. Vous allez devoir donner et partager quand tout le monde prend. Vous allez devoir aimer et lâcher prise sur vos représentations de vous même et du monde quand tout le monde croit détenir la vérité. Vous allez devoir comprendre que vous êtes participants d'une énergie collective qui fait que tout le monde dirige sans leader, sans hiérarchie, sans organisation, que le socle social et humain est directeur et que cette énergie s'appelle l'amour. Vos freins sont peut être la culpabilité, la honte, la peur, la souffrance et tout ceci est totalement de votre ressort. Soyez heureux et en paix et tout ira de soi !".

Cette sagesse est un devoir, sinon une méthode, mais elle ne constitue pas une finalité. Elle est notre moyen créatif, dépendant de notre regard sur nous même. Ce même regard intérieur s'avère si puissant que la suite, inéluctable, adviendra, tout simplement, tout naturellement. Nous ne sommes pas loin, ici, de l'immanence. Alors, quand nous n'arrivons pas à comprendre ce qui se passe ou ce qui nous arrive, c'est que nous sommes en présence de “plus grand que soi”. 

C'est à ce moment qu'il va falloir sortir de la nuit noire de l'âme. Cette situation, de fait, n'est ni soi, ni le réel. A partir de là, il va nous falloir croire en l'inconnu, cet inconnu qui s'apparente à soi-même. Ainsi, nous allons devoir admettre que nos émotions sont celles de notre joie, de notre beauté, de notre bonheur. Tout ce que nous avons à apprendre, en effet, est en nous. Comme le disait Socrate : "Quand j'apprends, je me souviens". Il n'y a rien au delà, et toute l'information est disponible pour tous. Chacun décide de la façon dont il va percevoir ces notions : ce peut être par le rêve, l'intuition, la contemplation, la méditation, la réflexion libre, etc... Chacun, ici, n'a que l'embarras du choix.

Mais regardons plus loin. L'égrégore est le domaine de la conscience de tout, par nous tous. Ce que nous sommes à l'extérieur est ce que nous sommes à l'intérieur. "Celui qui a fait l'extérieur de la coupe a aussi fait l'intérieur" nous rappelle l'alchimiste. Nous sommes faits de deux extrêmes, le domaine du matériel et le domaine du spirituel. Ce sont nos deux jambes, ces deux aspects que nous avons à considérer simultanément, et conjointement. Parce que chacun est le chemin, la vie, les moyens et la finalité. Chacun comprendra ainsi, son propre chemin à accomplir. Le partenaire de chaque personne est l'univers lui-même.

C'est à ce moment que je me replonge à méditer quelques aphorismes notés ici et là, dans la mesure où ils m'ont touché à un moment ou à un autre :

- Je suis la puissante sagesse et l'intelligence créatrice partagée. Je suis ce que je suis !

- Je suis l'univers de puissance, de création et de connaissance. J'accueille fécondité, providence et abondance, matérielles, intellectuelles et spirituelles, en toute gratitude, générosité et reconnaissance ! Merci, je t'aime, je partage et redistribue.

- Nos pensées et nos mots sont les architectes de notre réalité, tissant le tapis sur lequel nous marchons chaque jour. (Neville Goddard)

- La spiritualité n'est pas la religion. Elle est la science qui permet de comprendre l'esprit des êtres et des choses. La physique quantique nous en ouvre les portes de sens et d'études. (Dr Thierry Janssen)

- Nous vivons dans une culture de l'emballage qui méprise le contenu. (Antony Hopkins)

- Un ami est celui qui te défend dans ton dos, le reste n'est que du bavardage... (Mark Twain)

- Vous n'êtes pas une goutte dans l'océan mais tout l'océan dans une même goutte. (Dalaï Lama)

- La puce sur le chien croyait que le chien lui appartenait et qu'elle était le maître des lieux... Ainsi sont les hommes sur la terre. (Réponse chamaniques à l'occident)

- Ceux qui se fient à leur richesse tomberont, mais les justes s'élèveront et prospéreront comme une feuille verte. (Livre des Proverbes 11.28)

Nous pouvons terminer cet article par une conclusion plutôt optimiste ! En effet, nous pouvons nous "guérir" et nous révéler à travers une autothérapie particulièrement simple : tout passe, et transite en effet, aussi bien par le corps, le cœur que par l'imaginaire. Je reviens encore une fois sur la façon de rêver une situation pour la résoudre. J'avais traité de l'exemple du jeu de rugby dans la cour de l'école pour résoudre une situation que je ne savait pas gérer : passer mon copain René et éviter qu'il ne m'attrape. De la même façon, le bonheur est une mise en "flow" de notre mental lors d'une activité particulièrement prenante, où le temps disparaît, en même temps que la sensibilité aux besoins essentiels. C'est dans cet état second que le monde change avec nous.

Alors pratiquez mentalement cette activité qui vous passionne même si les bras et les jambes vous ont abandonné. C'est bien l'alliance de l'imaginaire (hypothèses rêvées "sensorialisées ou émotionnalisées”), et du corps (sensations concrètes) qui donne toute la puissance de la transformation. Je renvoie ici au principe de l'autothérapie de révélation de soi, une kinesthésie universelle dont j'ai déjà parlé lors d'un précédent article.

"C'est bien parce qu'on ne peut pas changer les autres et que l'on ne peut que se changer soi-même que c'est dans le lâcher prise en situation que la vie nous offre ses plus beaux cadeaux." nous dit Julia Rautenberg. Ailleurs, le polytechnicien François De Witt nous indiquait que "L'intuition est le murmure de l'âme." Encore faut-il l'entendre, y prêter attention et l'écouter entièrement…

Mais retournons aux sagesses anciennes qui nous disent que, si la douceur est invincible, pourquoi user de la violence en cas de crise ou de conflits ? C'est là une pensée très proche de celles de Marc Aurèle, l'empereur stoïcien. Comme Socrate, Platon et Aristote nous ont invités à retrouver au fond de soi l'univers et les dieux, l'auteur Laurent Gounelle nous invite à "chercher le divin en soi plutôt que le diable chez les autres". c'est là un premier pas reliant la sagesse des anciens et celles contemporaines. Ainsi, nous nous souvenons de cet aphorisme que nous proposait Carl G. Jung : "Ce à quoi je fais face s'efface. Ce à quoi je résiste persiste".

Il est un fait : la croyance n'a rien d'exclusivement religieux. Elle n'est qu'une pensée structurante de nos comportements, de nos rapports sociaux et au monde. Qu'importe que nous croyions en une puissance, une personne, une représentation ou autre. C'est le fait de croire pleinement et sereinement qui est efficient, et tout humain est inscrit dans le langage, lequel donne existence et sens aux objets, aux phénomènes et aux autres choses nommées. C'est un système de croyance qui rend présent ce qui n'est pas là, l'inscrit dans l'espace et le temps, lesquels n'existent que dans et par le langage.

Ce ne sont pas les choses qui nous arrivent, ni les choses que l'on consomme qui nous font du bien ou du mal, mais le fait que la relation que nous avons à ces choses est inscrite dans notre système de croyance. C'est cette relation qui dicte le sens que nous en avons. L'intelligence c'est de voir et savoir faire des liens. Il y a là quelque chose d'organique. L'intuition, quant à elle, est de l'ordre du psychique. C'est juste une question de sens...

Notre pensée est un “construit de sens”, une construction dans un système de croyance qui organise les rapports des choses entre elles, dont nous-même, et ainsi impacte le réel. Tout ce qui rentre dans nos représentations s'ancre sur ce qui est déjà là. Notre intelligence n'est que l'ouverture à ce phénomène. C'est là quelque chose de la théorie des représentations sociales donnée par Serge Moscovici et Denise Jodelet. Tout ce qui est nouvellement apparu, s'ancre sur ce qui appartient déjà à notre pensée. Tout ce que nous abordons et rencontrons ainsi, à travers cette vitre, peut être alors perçu. Il devient "objet pour nous". On appelle ce phénomène l' "objectisation" du réel.

Nous n'avons pas naturellement conscience de ce large phénomène de réalité, car nous sommes aussi un objet du système. Nous sommes dans et de la "matrice". Deux voix conjointes nous permettent de prendre du recul et de nous en rendre compte. Disons le une fois de plus, ce sont l'intuition et la déduction. Il s'agit bien là des voies essentielles de la spiritualité et de la rationalité. Ce sont ces deux mêmes voies qu'Einstein ou Poincaré disaient convoquer dans l'exercice de leurs travaux, recherches et découvertes. C'est ce que l'historien des sciences, Michael Shermer nomme "la prière scientifique". Ce sont, redisons le, nos deux jambes dans la marche vers la connaissance.

Dans les pratiques de guérison, nous retrouvons les deux mêmes champs combinés : la prière scientifique (ou dimension spirituelle) et la pratique méthodologique (ou dimension rationnelle). Dans la prière scientifique le sujet visualise ce qu'il souhaite voir advenir comme si c'était déjà là. Il s'agit d'une prise de conscience mentale. La pratique scientifique, ou méthodologique, consiste à nommer les choses et à les situer dans notre cosmogonie, afin qu'elles existent, s'y installent et se trouvent "calées" dans notre environnement, dans notre contexte. 

Cette "prière scientifique" consiste aussi à abandonner les objets inutiles ou contrintuitifs. De fait, par le langage nous nous ouvrons deux champs : celui de donner à la chose la possibilité d'exister dans notre cosmogonie et celui de nourrir notre champ intuitif. Nous pouvons ainsi concilier le fait d’être soi-même, "dieu créateur", mais aussi celui d'être humain (ce qui dans quelques cultures revient au même). Cette combinaison nous permet de jouer avec les choses, de les comprendre, et partir de là, d’en faire autre chose. C'est très certainement l'harmonisation de l'intuitif et du raisonnement qui conduit à l'efficacité de la pratique, comme elle conduit à l'efficience scientifique selon les descriptions des mêmes Einstein et Poincaré.

A partir de ces prémices, l'exercice de raison permet de justifier l'intuition scientifique, tout comme la raison permet la pratique normative de l'intuition spirituelle, dans la guérison. Ce n'est pas le praticien qui efface le mal, mais la croyance du patient dans le processus. Si celui-ci pense que le médicament le guérit, alors il guérit. S'il pense que le processus "magique" le guérit, alors il guérit aussi. Mais s'il commence à penser que le médicament ou le processus magique n'y sont pour rien, alors le patient rechute. Nombre d'approches indiquent que c'est la conviction du patient qui le soigne, c'est à dire sa croyance, sa foi, quel que soit l'objet de sa croyance.

Des recherches dans ce domaine nous indiquent que le patient à besoin de cet environnement favorable, voire magique, pour qu'il active sa propre guérisons. Des chercheurs, des thérapeutes, des psychologues et autres praticiens parlent d'influencer ou de programmer le subconscient du patient. Serait-ce là une façon de s'accorder avec la culture du moment ? Certainement... Certains autres tentent d'apporter des preuves au fait que leur modèle est bien réel ou efficace. C'est alors "rationaliser" la croyance. Et ça marche aussi.

Si aujourd'hui, nombre de patients sont soignés par hypnose et suggestion, c'est que rationnellement ils ont "compris" la démarche et l'ont accueillie comme "vraie". Ainsi, la sagesse n'est pas d'avoir raison mais de croire. Elle n'est ni rationnelle ni spirituelle mais dans l'harmonie des consciences. "Rien n'est plus vrai que ce que l'on croit", dit le sage. La sagesse réside donc dans la prise en compte des consciences rationnelles et spirituelles des personnes inscrites dans une culture articulée dans un langage. C'est la prise en compte de la symbolique culturelle qui rendra la démarche efficiente. Et si la culture change, les croyances évoluent aussi. C'est à ce moment que les pratiques de soin et de connaissance se transforment aussi.

Il y a encore quelques années, il était impensable que des médecins et des personnels de santé utilisent la sophrologie, l'hypnose et le "reboutage" pour aider les malades à guérir ou, au moins, à ne pas souffrir. Il était impensable que les professeurs adressent leurs malades traités en radiothérapie, à des coupeurs de feu ou faiseurs de secrets. Effectivement les sagesses suivent l'évolution culturelle des certitudes ou croyances et des représentations sociales.

Etre sage, avoir la sagesse, réside donc dans l'humilité, l'abandon de ses dogmes et pensées toutes faites, fussent-elles venue d'en haut. Elle est dans l'ouverture à toutes les possibilités, à l'aune tant de son cœur que de sa raison. “La” sagesse est à ce prix.

Jean-Marc SAURET

Le mardi 18 mars 2025

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