"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Dieu, le bien, le mal ... (17 10)

Les notions de bien et de mal nous renvoient à la question de la référence : Le bien ou le mal en soi ou pour soi, voire pour qui, pour quoi faire ou pourquoi ? Ce qui est bien selon soi peut être mal pour quelqu'un d'autre. Dès lors la notion d'une référence haute, transcendante, s'invite. Quelque chose de l'ordre de l'absolu, du divin émerge, répondant à la nécessité d'une raison, d'un impérieux, ou pas. Rien n'est qui ne se situe dans le réel et nos réalités, sans quelques références, sans un certain cadre, sans une cosmogonie qu'en fait nous lui attribuons plus qu'on ne la lui trouve.

Mais reprenons par le commencement. Comment le bien ou le mal existent-ils ? Pourquoi ? Pour qui ? Peut être l'entendons nous bien pour soi-même et ceci se comprend aisément. Ainsi, si c'est bien et bon pour moi, alors c'est bien !... Mais comme l'humain est un être social, comme le disait Aristote, si c'est bien pour moi, est-ce aussi bien pour tout le monde ? D'accord, mais en fonction de quoi ? Quelle est la référence qualifiante ? C'est là que s'invite l'idée d'une transcendance, de cette référence judicatrice haute, voire supérieure et à caractère universel. C'est cette référence qui, à partir de ces prémices, pourrait, voire saurait, juger et trancher.

Je ne sais pas si j'ai au fond de moi une idée de cette référence là... Je sais, en revanche, que j'ai celle républicaine du bien commun, de décisions et de choix du peuple, pour le peuple et par le peuple. Et ceci me renvoie à la notion de "communs", comme l'air, l'eau, la sécurité, la liberté, la décision, etc. J'ai aussi ce sentiment que la nature fait bien les choses. J'avoue alors qu'une notion d'absolu (comme l'idée de sa nécessité) me taraude. L'humanisme me semble être cette approche qui a donné naissance au protestantisme et qui met la préoccupation de la personne au centre de la vie en commun. Est-ce bien pour tous et tous l'auraient-ils plébiscité ? La question reste sereinement ouverte.

Il y a des notions très logiques qui nous échappent et elles font ainsi débat. Par exemple la question de la peine de mort est loin de faire l'unanimité. Une société peut-elle s'autoriser à tuer ses membres et sous quelles conditions ? On a vu ce que cela a donné lors de la révolution française avec l'ère de la terreur totalement arbitraire, assassine, violente et cruelle. Je repense à ce court mais grand ouvrage de Victor Hugo "Le dernier jour d'un condamné". Si la vie humaine est un continuum et non une simple succession d'individus, quel droit aurions nous à l'arrêter ici ou là ? Par ailleurs l'avortement ne serait-il pas dès lors une rupture dans ce processus continu de la vie? Ici, l'idée d'une référence haute s'invite encore, sinon s'impose. Elle réside dans la vision cosmogonique d'une collectivité où la question de ce que nous sommes est répondue. Certains y verront l'utilité de l'image divine. D'autres d'un humanisme simple et retrouvé, fait de paix, de joie et d'amour. D'autres encore en réfuteront l'idée au prétexte que l'humain décide pour lui-même et par lui-même. Certainement s'agit-il là d'une tendance républicaine.

Pour ma part, la dimension divine me semble plutôt celle de la vie universelle, de l'humain profond, transcendé, spirituel, unifié dans l'univers. Je renvoie à la vision bouddhique d'un être profond universel auquel tout le vivant appartient et dont il dépend. Je dirais même "qui est tout". Je pense à cet être de lumière que les "expérienceurs" de NDE disent avoir rencontré et que le livre des morts tibétain décrit comme étant simplement le "soi profond". Mais laissons pour l'instant cela de côté à l'appréciation de chacun. Retenons simplement que, d'un point de vue universel, l'idée d'une transcendance de référence s'invite au cœur de la question. On entend cette transcendance comme étant d'ordre divin, philosophique ou social. C'est "au choix".

Cependant, cette transcendance s'impose aussi comme une nécessité qui vient défaire, déconstruire les hypothétiques oppositions entre "bien" pour l'un et "bien" pour l'autre. Dans notre société de compétition, de concurrence et de progressisme, ce qui est bien pour une minorité, comme les profits, sont un mal pour tout le reste de la population qui règle la note. Ainsi, la notion de bien et de mal universel ne marche pas dans une culture néolibérale, post libérale ou capitalistique, selon les termes de chacun. Elle marche dans une culture de paix, de joie et d'amour. Mais d'aucuns pourraient ici ressentir quelque chose qui pourrait s'apparenter aux "bisounours" ? Alors, regardons de plus près.

Pour qu'un bien ou un mal soit socialement admis comme tel de façon générique, il faudra donc sortir de toutes notions conflictuelles et individualistes (ça sonne comme un pléonasme, en effet...). De la même façon, il faudrait se retirer aussi des notions de concurrence, de compétition, d'oppositions, de prés carrés, de marchés, etc. Il me semble que ce n'est que dans une vision d'une société faite d'égaux solidaires, coopérants et responsables, libres de création et pleine d'amour que cette notion acquerra sa dimension universelle. N'est-ce pas ?

Je renvoie encore à la convergence des sagesses anciennes et modernes où la qualité d'amour universel et inconditionnel occupe le centre de leurs démarches, de leurs philosophies, de leurs "points de vue". Sans cette notion-là, que l'on trouve aussi justement dans le bouddhisme, le taoïsme, l'animisme ou le christianisme, rien d'universel ne peut émerger. Le bien ou le mal ne peuvent donc pas relever de conventions collectives car le jeu des interprétations s'invitant, l'universel disparait dans des combats dogmatiques de vérité. 

Ces notions relèvent de dimensions transcendantes réalisées dans des valeurs dès lors structurantes. De surcroit, philosophiquement, un transcendant ou un référent, ça ne se discute pas. L'argument vaut également pour la science. Je repense par exemple à ces invariants sur lesquels repose la physique newtonienne (et que Rupert Sheldrake a remarqué comme variants).

Il me semble qu'il en va de même pour les notions de temps et d'espace. Comme l'indiquait le physicien Nassim Haramein : la question du temps dépend de celle de la mémoire. Sans mémoire, la question du temps ne se pose même pas. Mais en fonction de quelle mémoire créerons nous notre représentation du temps ? L'idée d'un temps absolu a été démontrée impossible par des physiciens comme Tesla, Planck, Einstein, Born ou Klein. Le temps est donc relatif. Ceci me renvoie à la même interrogation que sur la construction du bien et du mal : "pour qui, pour quoi faire et pourquoi ?"...

De grands physiciens reconnus ont d'ailleurs posé le rapport de l'espace-temps comme une réalité fondamentale. Certains en parlent comme le monde de la matière, celle que nos cinq sens découvrent. Alors, en est-il de même pour la notion d'espace ? Bien des chercheurs depuis Einstein nous rappellent que l'espace est très certainement courbe, voire seulement limité par lui-même. Et sa définition ne s'arrête pas là. D'autres, non moins célèbres et référents, nous indiquent qu'au vu de la physique quantique, le temps et l'espace n'existent pas sinon en termes de relations dépendantes de la matière, de la gravitation et du sujet qui observe. Newton défera cette dépendance parce qu'il en avait besoin pour créer sa physique de l'accélération absolue... Et l'espace n'est ni le vide ni le champ électrique ou magnétique, voire même gravitationnel ! Aujourd'hui la physique a quasiment abandonné la notion d'espace, du moins sa réalité scientifique et n'en use plus...

Alors, la tête me tourne et les images se mélangent à l'intérieur. Ce que j'en repère c'est que sans références transcendantes solides, la confusion pourrait régner bien longtemps dans les esprits moyens. Alors qu'en ferions-nous ? J'en retiens que ce point de référence universel me rappelle la notion du divin. Qu'y a-t-il de commun à toutes les représentations sociales sinon ce besoin de références inaliénables, incontestables ? Et pourtant, même la physique newtonienne, qui relève de ce principe même, en manque pour se réaliser et s'exercer (je renvoie aux travaux de Rupert Sheldrake à propos de l'invariante vitesse de la lumière de fait fluctuante à la fin des années trente)...

Chaque fois que nous avons besoin d'universel, notre athéisme chronique se heurte à ce manque de référence absolue car l'universel ne peut relever d'une convention. Avons nous raison ou tort ? Là aussi, les références nous manquent, je crois. Mais les faits sont là ! Il nous faudra bien sûr changer la qualité de notre regard. C'est à dire qu'il nous faudra décider si la réalité nous précède, nous transcende, ou bien découle de nos perceptions et raisonnements.

En effet, l'étude du monde par l'approche scientifique est par nature matérialiste. Elle est incapable, de ce fait, d'appréhender les phénomènes psychiques (dès lors considérés aléatoires). Or, les notions de bien, de mal, d'espace et de temps sont aussi des phénomènes psychiques. Ils relèvent de la conscience et si celle-ci est universelle, l'idée même de sa réalité universelle échappe à la réflexion matérialiste. Elle devient donc invisible, "in-attrapable", donc inexistante. 

Hors de toutes croyances, si l'univers n'est pas que matière, cette "réalité" à laquelle nous semblons nous résoudre, alors l'idée d'une référence absolue s'invite encore, que nous la nommions Dieu, l'univers, l'absolu ou le grand tout.  Nous voyons là, une foi[s] de plus, que c'est notre regard en conscience qui fait la réalité et non l'inverse.

Jean-Marc SAURET
Le mardi 17 octobre 2023

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