"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Le lâcher prise 3 (15 11)

J'ai déjà écrit deux articles sur ce thème, car il me semble recouvrir une pratique des plus importantes dans la construction de son rapport au monde, dans la conservation de sa souveraineté et de sa tranquillité. C'était le 25 avril 2017 pour le premier et le 20 novembre 2018 pour le second. Hé donc, je vous invite, si vous le voulez bien, à y jeter un œil avant de poursuivre car je ne reviens pas ici sur ce que j'ai déjà écrit. Je souhaite simplement aujourd'hui préciser quelques détails et compléter le propos.

Lâcher prise, outil ou conséquence ? Si cette posture semble complexe, c'est bien à cause des attaches que nous avons avec le sujet qui nous tient à cœur, raisons pour lesquelles nous ne lâchons pas le morceau, et pourtant grâce à quoi nous reprenons de la sérénité et de la force dans la "révélation de soi". Le lâcher prise est tout d'abord une conséquence d'une posture singulière. 

Parce que ce qui tient tout humain est l'envie d'être reconnu, lié et aimé, mais aussi d'aimer, comme le déclarait Franck Lopvet, auteur et coach de vie. Être lié, c'est appartenir à un groupe par des représentations communes que traduisent rites et rituels dans une liturgie sociale. Mais est-ce vraiment utile tout le temps ? ... Qu'est-ce qui compte vraiment ? Alors laissons-nous retourner à l'essentiel.

Si quelque chose nous semble compliqué dans le lâcher prise cela tient à la confusion que nous avons tendance à faire avec la perte, dans tous les sens du terme : perte de l'objet, perte du pouvoir, perte de la face, etc. Alors qu'il ne s'agit que d'être depuis le plus profond de soi-même, tout simplement. 

Il me souvient d'une conversation entre Eckhart Tolle et Jack Kornfield où ils posaient que la pleine conscience, est parfois dans le monde moderne, devenue une "sorte d'industrie", davantage tournée vers les neurosciences, et le développement personnel. 

Il n'est d'ailleurs pas rare aujourd'hui, que bon nombre de thérapeutes n'envisagent son application que sous le seul angle d'une méthode de développement personnel, de relaxation et de bien-être. Ils oublient son potentiel de réalisation spirituelle et de libération qui pourtant me semble le cœur du sujet. Selon eux, et je l'approuve, pleine conscience et moment présent ne seraient de fait que la même chose.

Ils échangeaient à propos de la méditation Vipassana, que j'ai longtemps pratiqué, que je pratique encore parfois et sur laquelle je m'étais fait un réflexion précise : La Vipassana est une méditation centrée sur la respiration, sa contemplation sans jugement ni commentaires, histoire de "voir les choses comme elles sont". Il me revenait que justement, le fait d'observer ma propre respiration m'oppressait. Je me mettais à respirer de plus en plus fort et de plus en plus profondément, emporté par une sorte de vertige.

Alors que la respiration est un acte quotidien naturel, hors de conscience et de volonté, il me venait cette réflexion qu'il en allait de même de la vie. Bien des sagesses nous invitent au lâcher prise, à accueillir ce qui est. Je repense à la prière de Marc Aurèle qui est : "Dieu, donne moi la force d'agir sur ce sur quoi j'ai la main, l'humilité d'accueillir ce sur quoi je n'ai pas la main et la sagesse de bien faire la différence entre les deux." 

La notion de Karma dans le bouddhisme nous indique que, faisant partie du grand tout de l'univers, il lui appartient de régler les choses, et donc pas à soi-même. A ce sujet, l'hindouisme, comme le taoïsme, nous invite ainsi dans ce dicton : "Ne cherche pas à te venger. Va t'assoir au bord de la rivière et tu verras passer le cadavre de tes ennemis."

Ainsi, si ma méditation en observation de ma respiration me devenait difficile, c'est bien parce que je me focalisais sur ce qu'elle soulevait chez moi et non sur ce qu'elle était tout simplement. En contre partie, si je sais que je suis une "partie du grand tout" de l'univers, alors je sais qu'il y a des choses, comme la respiration, qui se font hors de ma conscience et de ma volonté. Ainsi regarder ce qui ne dépend pas de moi devient d'une grande simplicité.

Dès lors que je sais que tant de choses ne dépendent pas de moi et que, comme le disait Carl G. Jung : "Ce à quoi je résiste me revient incessamment jusqu'à ce que je me rende compte. Tandis que ce que j'accueille se transforme..."

Ainsi le lâcher prise est, à l'instar de la méditation sur le souffle de la respiration, une contemplation de ce qui est. Les choses se règlerons ensuite d'elles-mêmes. Ceci me renvoie à ma philosophie de vie : "Aimer les gens et le travail bien fait, et tout le reste ira de soi..."

Voilà ce qui me semble être le double effet du lâcher prise : rester centré sur l'essentiel et donc prendre de la distance avec la chose "obsédante", et la prime de facto, laisser l'univers s'en charger. Cela me rappelle cette croyance forte des chrétiens en "la providence", cette grâce qui pourvoit à nos besoins de vie.

Jean-Marc SAURET

Le mardi 15 novembre 2022

Lire aussi : "Le lâcher prise" et  "Le lâcher prise 2"

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