"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

La libre expression pour quoi faire ?

Un ancien président du groupe La Poste disait à l'un de ses fidèles collaborateurs : "Si tu ne fais pas ce que je te demande, tu fais une faute. Mais si tu sais quelque chose que je ne sais pas, tu fais une faute aussi !". L'histoire m'a été rapportée par ledit collaborateur. Cette phrase m'est restée profondément ancrée dans la mémoire et j'ai de nombreuses fois raconté cette historiette lors des formations en management que je donnais. Ce que m'indique cette parabole : c’est que nous avons le devoir de dire à nos “patrons” ce que l'on sait et qu'ils devraient savoir, autant d’éléments qu’ils ne peuvent voir de leur place. Nous avons un devoir, celui de leur apporter toutes les informations, mais aussi analyses, observations, compréhensions propres à notre champ, et à notre domaine.
Pourquoi ne le faisons nous pas ? Parce que d'une part nous craignons d'importuner quelqu'un qui doit (ou devrait) déjà le savoir, et d'autre part, peut être avons-nous, nous même, peur de le fâcher, de l’irriter... et d'en subir ensuite le courroux.
Mais nous savons que les patrons sont aussi en permanence contraints par trois pressions. La première est cette impérieuse nécessité de réussir, celle du boxeur ou du combattant. Il vit également la solitude du coureur de fond, mais encore le phénomène de page blanche de l’écrivain. Alors qui lui dira qu'il est en danger ou en train de se tromper ? Nous avons, depuis nos différentes positions, l'utilité et l'obligation de communiquer ce que nous savons.
S'il en va ainsi avec les gens de puissance et de pouvoir, il en va de même avec ceux que l'on aime. Que craignons nous ? D'être le dindon de la farce, le perdant de la situation ? Dans ces conditions, nous nous taisons avec toutes sortes d’alibis, ou de “bonnes raisons” : "Il doit bien le savoir", "Ce n'est pas à moi de le lui dire", "Je ne suis pas payé pour prendre ce risque", etc.
Ensuite, le patron, le “puissant”, fait ce qu'il veut de l’information. Les décisions en conséquence lui appartiennent.
Nous sommes nous posé la question de savoir ce qu'il se passerait si je ne donnais pas mon analyse ? Peut être une catastrophe pour l'entreprise ou l'organisation. Peut être seulement un accident ou un incident. Voire peut être rien... C'est aussi cela qui devrait diriger notre libre expression. Elle a donc une véritable utilité.
Mais à quoi l'utilisons nous, en fait ? Juste à donner une opinion, un jugement, se moquer de l'un ou médire sur l'autre. Tout ça pour satisfaire un ego ou obtenir quelques gains matériels.
Alors, pouvons nous nous poser cette autre question : pourquoi disons nous tout ce que nous avons à dire, et pourquoi l'avons nous à dire ? Quelle est notre finalité ? Que visons nous ? Quelle est la raison d'être de notre libre expression ? Il n'y a pas mille raisons, il y a juste deux catégories d'objectifs : ceux tournés vers notre intérêt personnel, comme augmenter son confort, sa sécurité, ses avantages matériels, être reconnus, faire partie de "la bande", être heureux, etc... Et puis il y a ceux tournés vers un intérêt collectif, via peut être quelques croyances, principes et idéologies. On parlera alors pour qu'advienne un monde meilleur, quel qu’il soit, quelle qu'en soit la forme ou la raison.
Je repense alors aux trois passoires de Socrate* et aux accords toltèques. Pour les premières, il s'agit de savoir si la chose à dire est vérifiée, si elle apporte un bénéfice heureux (si elle est dite pour de bonnes intentions), et si cela servira à son interlocuteur : en d'autres termes, si elle lui sera utile.
Et voilà ce que proposent les quatre accords toltèques : Que votre parole soit impeccable ; Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle ; Ne faites pas de suppositions ; et faites toujours de votre mieux.
Nous parlons pour une relation et c'est elle qui fait que le contenu du propos est accueilli, bien ou mal ou pas du tout. La qualité de la relation fait le lien parfait. Ainsi, nous allons pouvoir imaginer que notre libre expression aura toujours un belle utilité, un intérêt pour que vienne, peut être, un monde meilleur. Je repense alors à ce que Rabelais indiquait sur le fronton de l’abbaye de Thélème : "Aime et fais ce que voudras".
Pourquoi cette pensée volontairement positive ? Parce que la vie nous renvoie en permanence que les paroles négatives sont celles qui créent des tensions et des catastrophes et qui reviennent, de surcroît, en boomerang, à la face de qui les a prononcées. Nous savons comment les guerres commencent. Mais nous ne savons toujours pas comment les finir. Il me revient cette illustration du phénomène dans la bande dessinée des Goscinny et Uderzo : Astérix, "la zizanie"... Tout un “programme” !
Jean-Marc SAURET
Le mardi 8 janvier 2019

P.S. : Il y a toujours plus à craindre des sous-fifres qui courtisent les puissants par intérêts personnels, que des puissants eux-même qui ont besoin de notre parole, de notre regard, de notre action...


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