"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

La lettre d'aujourd'hui du président Macron est au moins un oxymore,

Comme beaucoup d'entre nous, je viens de lire la lettre du Président Macron, publiée ce matin. Elle a pour objet de tracer, voire de cadrer le présumé "grand débat" qu'il nous propose. Il nous invite à participer à ce qu'il nomme un débats qu'il précise vouloir n'être ni une élection, ni un référendum, mais un "échange" ouvert et sans tabou.
Passons sur l'introduction polie et bienveillante, quasi gaullienne, toute à l'éloge de notre système actuel. Alors la première question qui vient à l'esprit : "Pourquoi passer autant de réformes par ordonnance toujours en faveurs de la déconstruction de dudit système, et toujours en faveur des plus riches ? Mais passons, car cette introduction est pleine de signes d’empathie... que la suite va vite déconstruire et contredire. Je vais être bref et m'en tenir à la forme du discours, laissant le fond à l’appréciation de chacune et de chacun.
Le président affirme refuser et condamner toute violence, et il ne dit rien sur la violence policière condamnée par Amnesty International... Pourquoi ? Peut être qu'il ne s'est pas tenu au courant, peut être a-t-il honte (mais rien ne lui en indique la capacité) ou alors a-t-il un regard et une écoute sélective ?... Cette dernière indication est précieuse pour la suite de la lecture de sa lettre.
Le premier paradoxe technique apparaît dès la suite. Après avoir indiqué les maires comme des pivots dudit débat, il affirme que ledit débat fera montre de notre capacité à nous dire les choses sans tabou... Nous pouvons lui rappeler que cela fait neuf semaines que la rue dit ce qu'elle a à lui dire. Mais vraisemblablement, il ne l'a pas entendu... Je doute donc que sa capacité d'écoute se réveille dans ce nouvel exercice "maîtrisé".
Il nous promet que l'exercice du débat rétablira la confiance. Rappelons lui que nous avons toujours confiance en nous même et que nombre de citoyens l'on perdue à son encontre... y compris nombre de ceux qui avaient voté pour lui au premier tour des présidentielles. La balle est donc dans sa posture et ses actions, pas dans un quelconque débat ou autres exercices collectifs. Il n'existe pas de confiance a priori mais des preuves de mérite de la confiance. Monsieur le président, c'est à vous de jouer d'abord... Après on verra.
Le président nous dit ensuite que "Ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines". Je crois qu'un débat, étymologiquement, traite ouvertement de sujets et ne répond pas à de simples questions. Il y a là un détournement de l'objet du débat que la suite va confirmer.
La suite de la lettre est une cadrage fait d'un ensemble de "questions fermées à traiter". Le débat ne sera donc ni ouvert ni libre. Une autre indication majeure est constituée par l'interdiction qu'il oppose à traiter certains sujets (tiens, nous semblons revenir à la réalité d'un débat, mais c'est pour dire qu'on ne le fera pas...). C'est le cas "exemplaire" de l'imposition sur la fortune. Il nous indique là que le débat n'aura pas lieu et qu'il s'agit en fait d'un "référendum multiple"... ce dont il se défend en introduction. Il s'agit donc bien d'un oxymore, soit d'un débat où il ne sera répondu qu'à des questions fermées.
Par ailleurs, ces questions posent sur des moyens (comme "Devons nous réduire la dépense publique" ou "Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité" par exemple) et non sur des objectifs ou projets de société. Or, c'est de la fonction même de l'état de mettre en place les moyens d'atteindre les objectifs pour lequel il a été élu et mis en place. Le président nous demande donc de faire "son" travail et que nous nous taisions sur le notre. 
Voilà, une foi de plus une manière de ne pas faire le débat qu'il promet, soit sur les choix politiques et faire "débattre" sur les moyens de... rester dans la même politique. Il nous dit de fait qu'il ne changera pas d'axe, que sa politique des réformes continuera coûte que coûte. Nous avons bien compris. Il nous demande seulement "quels chemins pour terminer son travail". Merci de l'indiquer...
Mon habitude consiste à ne jamais être long... je ne vais pas aller plus loin en invitant chacune et chacun à relire ses quelques pages présidentielles à l'aune de ces quelques indications de lecture.
Ensuite, en notre âme et conscience, nous pourrons nous positionner sans être dupe. Alors, bon choix à chacune et chacun d'entre nous.
Jean-Marc SAURET

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