L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

L'esprit et la matière

Descartes, au dix-septième siècle, a, le premier, décrit l'univers comme un ensemble de matière inconsciente. Jusqu'alors, celui-ci était perçu comme "animé" d'une volonté. Schopenhauer reprendra et développera, en 1818, cette dimension dans son ouvrage majeur : "Le monde comme volonté et comme représentation". Depuis, l'idée d'un monde mécanique, répondant à des lois éternelles, immuables et réversibles, s'est imposée à nous comme une évidence. Alors, dans ces conditions... réversible, ou irréversible ? 
Tout notre développement scientifique se trouve imprégné par cette approche mécaniste. La médecine tue la maladie, et la maladie est une incongruité qui empêche le fonctionnement normal de la mécanique du corps. Alors volontairement ou inconsciemment, "on" organise la nature et les paysages, afin que chaque chose soit utile et remplisse "sa" fonction,... en fait, celle que notre conception lui reconnait et lui assigne.
Ainsi, les "choses" du monde sont classées, hiérarchisées en "utiles" et "nuisibles", en "majeures" ou "mineures", et donc "essentielles" ou "accessoires", voire "importantes" ou "négligeables", etc...
Dans ces conditions, quand l'humain est "majeur - essentiel" (il est même plus qu'utile puisqu'il est le "principal" de ce monde), la mouche, elle, devient "nuisible - mineure - négligeable".  Il devient loisible, alors, de mesurer, en termes de conséquences, l’ensemble de nos prédations qu'induisent nos comportements et actions.
Pourtant, dans ce monde-là, des lois de la physique existent, et ce, pensons-nous, depuis le "big bang". Elles existent en s'appuyant sur des constantes éternelles, comme la vitesse de la lumière ou la nature de la masse. Autre exemple, le génome humain est étudié depuis de longues années, et l’on supposait que cette "mécanique" allait tout expliquer sur la réalité humaine, sur son évolution comme sur ses origines. Eh bien, non...
Ce qui est plus gênant, c'est que ce génome, tel qu’on a pu l’observer, pose plus de questions qu'il n'en résout. L'objet du projets fit un flop d'un silence assourdissant, car ses investisseurs venaient de perdre plus d'un milliard de dollars. Les résultats, bien que vantés, ne répondaient pas à l'attente. En effet, là où l'on supposait qu'un gène allait expliquer la taille d'un individu, plus d'une quarantaine pouvaient être convoqués sur la question sans qu'ils ne soient ni stables, ni définitifs. Ça faisait un peu désordre... Le monde n'est pas si bien "réglé" que cela...
D'ailleurs, des statistiques familiales se présentent toujours mieux prédictives, sur la taille à venir d'un enfant. Lesdites statistiques s’avèrent infiniment plus précises que l'étude de son génome. Il y a là, comme un "hic". Mais qu'importe, si la démonstration n'apporte pas les bonnes réponses, c'est que la nature se trompe. La science la fera rentrer dans "son" moule. Comme cela ne fonctionne pas, la science invente l'épigénétique où les gènes suivent le réel et s'adaptent... Bizarre, non ? On vient de lâcher le déterminisme génétique tout en lui gardant cette fonction.
Depuis, le monde scientifique a bien évolué et se confronte à de nouvelles incertitudes. Les constantes (comme celle de Planck) se sont révélées variables. Ainsi, la vitesse de la lumière s'est-elle ralentie entre 1928 et 1933. Elle n'est donc plus une constante... Ainsi, de la même façon, l'idée d'un monde mécanique régi par une belle horlogerie régulière s'effrite. Les lois de la nature se révèlent être celles que la culture lui donne, et que la qualité de notre potentiel de perceptions permet. C'est ce qu'affirmait Serge Moscovici il y a une trentaine d'années. Alors, l'idée d'un monde organique mu par des habitudes et des résonances s'impose peu à peu. La vision d'un monde mécanique sans âme régi par des lois immuables s'assombrit - progressivement et radicalement. 
Alors, dans nos organisations aussi, l'idée totalitaire et globalisante d'une univers géré comptablement s'effondre. Il s'efface devant l'émergence forte et certaine d'un monde organique fait d'interactions d'intelligences partagées. Le management humaniste s'installe et les tenants de la dictature du chiffre deviennent les nouveaux perdants, les nouveaux ringards... 
Tout semble nous dire qu'une régression de ce "monde mécanique" est en cours, que le spiritualisme, sinon la spiritualité et les croyances, sont "de retour". C'est là une des articulations majeurs de la post-modernité sociale que décrit si bien le sociologue Michel Maffesoli. En fait, tout nous indique plutôt que l'esprit ne s'oppose pas à la matière, comme nous l'a si longtemps prêché le matérialisme (même historique). De fait, on les découvre interdépendants et ils se dévoilent comme les deux faces de la même monnaie : le réel. 
Longtemps, la science nous a indiqué que la conscience était une production cérébrale, que son siège était dans nos têtes. Or, nous savons maintenant que la conscience continue à “produire”, même quand l'électroencéphalogramme est déjà plat. C'est ce que les études sur les phénomènes de mort imminente nous révèlent.
Il y a là un autre "hic". Car si l'idée que la conscience est bien distincte de la matière s'impose peu à peu, corrélativement, l’idée que matière et conscience se trouvent en perpétuelle interaction s'impose aussi. Mais pourquoi donc. Il y a très certainement une troisième voie. C'est ce que nous allons regarder.
Pouvons nous, dans ces conditions, poser en ces termes notre nouvelle équation ? En affirmant en l’espèce, que matière et conscience sont bien les deux faces du réel ? Voilà une idée qui pourrait légitimement passer pour saugrenue. C’est bien elle pourtant qui émerge aujourd'hui.
Mieux ! Elle apparaît même comme une réponse à une autre inquiétude de chercheurs : comment concilier (et réconcilier) tout ce que la science matérialiste a décrété comme étant en antagonisme ?
On peut faire cette démonstration très simplement, en soutenant que dans un monde mécanique, la rationalité du chiffre réfute l'intuition. C’est dans ces conditions qu’elle lui réfute alors l’accès direct à la connaissance en la taxant de "croyance". 
En effet, si dans ma représentation du monde, l'axe fondamental (mon sacré), est que tout est mécanique, alors, il n'y a pas de place pour la spiritualité. Mais il n’y a pas davantage de place pour les valeurs structurantes, comme le sont l'humanisme, la solidarité, la bienveillance, etc.  
De la même façon, si ma représentation du monde s’avérait d’essence fondamentalement spiritualiste, sans accroche ni correspondance dans la matière, alors toute résonance entre les choses et les objets, disparaîtrait. Peut être ne resterait-il alors que les liens de particularités et de classement que notre culture leur trouverait. Le principe même de causalité n'aurait alors aucun sens. 
Les relations entre le temps et l'espace, le temps et la causalité, entre la causalité et l'espace, n'aurait plus aucun sens non-plus, et donc aucune réalité. C'est pourtant un des fondements de la philosophie moderne depuis Kant. La réalité est constituée justement cette conscience que nous avons du monde, de ce par quoi nous le comprenons : l'interdépendance du temps, de l'espace et de la causalité...
Il me parait donc utile et judicieux, voire pertinent, de penser qu'esprit et matière sont dans une dynamique relationnelle. Ils s’inscrivent bien dans une interaction féconde, et donc dans une dialectique.
En d'autres termes, nous pouvons, avec cet éclairage, considérer que la conscience et la matière sont en étroite relation. Il n’en demeure pas moins vrai qu’à l’évidence, elles restent  originalement distinctes. 
Jouons un peut : la matière, nous le savons, est constituée d'atomes, lesquels sont constitués d'éléments vibratoires (électrons, protons et neutrons). La matière, de ce fait, n'est fondamentalement que lumières et énergies. La conscience, si l'on tente de la saisir du point de vue matériel, n'est elle aussi qu’oscillations, vibration, énergies. Je pense, à cet instant, aux électroencéphalogrammes. Les deux processus ne serait-il pas de même nature, constituant ainsi les deux pôles d'une même réalité ?
Cependant, je ne peux pas dire que tout ceci est "vrai" et je ne le dis pas. Je dis seulement que ces notions émergent et commencent à s’imposer. Alors, que nous reste-t-il à faire ? Peut être seulement, à l'heure actuelle, revenir simplement, au pari de Pascal !
Et, en l’occurrence, envisager que la conscience reste une réalité autonome, partie prenante de l'univers, et puis, regarder ce que cela donne dans la "lecture" dudit univers. Sans le vouloir, nous voici à l'entrée de pensées bouddhistes où la conscience précéderait la matière. Elle en serait même à l'origine.
A partir de là, tous les éléments de l'univers sont reliés, animés par ladite conscience. Par elle, nous avons accès à tout de l'univers, et le monde deviendrait accessible, et compréhensible à toutes et à tous. De la même façon, quoi que je fasse au monde, c'est bien à moi que je le fais.
J'avoue qu'il est difficile de parler de cela quand quatre siècles de construction mécaniste du monde ont bâti notre culture. On entend parler et l'on se parle de systèmes de santé, de mécanismes de régulation, d'augmentation des taux ou de diminution des prestations, etc. Ainsi, quand le raisonnement parle à notre intelligence cérébrale, l'art, comme la poésie, la peinture ou la musique, parlent à l'intelligence du cœur, au sensible de notre être, à notre intelligence sensible.
Faisons le pari qu'elle soit une véritable intelligence. Faisons le pari aussi qu'il en existe une troisième, l'intelligence en action, celle qui tire ses références de la pratique, de l'expérience. C'est à elle que nous faisons allusion quand nous disons agir avec nos tripes (Il se trouve que la biologie a découvert qu'il y avait des neurones dans ces trois lieux de notre corps, cerveau, cœur et viscères).
Pour conclure, en illustrant le propos, voici une courte histoire qui m'a été rapportée il y a bien longtemps, tant et si bien que je ne me souviens pas des références. La voici.
Un mathématicien de renom vient, à la fin du dix-neuvième siècle, rencontrer un sage yogi. Il lui pose la question suivante relative à l'espace infini : "Si je jette une pierre avec une force infinie, où va-t-elle?". le sage se mit en méditation et lui répondit : "Dans ma main". Le mathématicien lui sourit, incrédule, et le sage lui sourit aussi, compassionnellement.
Il fallut attendre quelques années encore pour que la science occidentale comprenne que l'espace était courbe. Le sage le savait-il ou pas ? Le fait est qu'il donna la bonne réponse pour un physicien d'aujourd'hui.
Alors ? Faisons le pari que nous avons ces trois intelligences, et que nous les mettrons en action conjointement. Peut être ainsi, “attraperons” nous une nouvelle réalité du monde, plus large, plus profonde, plus dynamique. Celle qui, justement, sans ce pari, nous aurait échappé... Et je fais le pari que, par cette démarche, notre monde humain saura devenir meilleur. N'est-ce pas là le but ?

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