"Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute la puissance de notre pensée ! " Après avoir durant des années posté ici réflexions et conseils sur le management des organisations, je livre aujourd'hui une vision de la réalité, au plus profond de soi même sur l'être et l'univers. Profitez ! Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en indiquer chaque fois la source et de ne pas en faire commerce.

Ce que les gens pensent de nous dépend de leurs intérêts

Combien d'entre nous et combien de fois n'avons-nous pas été surpris, choqués ou ravis, d'entendre des propos rapportés sur nous-mêmes ? Qu'en faisons-nous ? Parfois nous râlons parce que le jugement nous déplaît. Alors, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, éventuellement en culpabilisant, et tout cela à partir de ce jugement que nous nous sommes approprié. Autre hypothèse, nous ruons dans les brancards, histoire de "remettre les pendules à l'heure"... Tels sont bien les termes de l'alternative. Parfois, nous nous gaussons dans notre coin de telles louanges quelque peu décalées, mais qui sont quand même bonnes à prendre. Alors on relève la tête, un sourire enjoué éclairant notre visage. Il arrive même que certains, dans cette situation, tentent immédiatement d'en monnayer un profit... D'autres fois, nous goûtons en silence et passons notre chemin. Voilà qui me semble une bonne posture.
Pourquoi ? Je repense au schéma canonique de la communication de Roman Jakobson (Palo Alto). Il nous indique que ce que nous disons, exprimons, communiquons, passe par le filtre de nos préoccupations (intérêts, émotions, compétences, métier, ressenti, vécu, culture, etc.). Il nous indique aussi que l'écoutant passe le message à l'aune de son filtre de même type. Donc, ce qui se communique le mieux est ce que chacun a déjà dans la tête et le cœur... Dont acte !
Si l'on sait, de surcroît, que les mots ne communiquent que dix pour cent du message, que le ton fait passer trente pour cent dudit message et que tout le reste du message communiqué vient du non verbal, du méta langage, alors.. imaginez la construction du scénario !... C'est ainsi que nous comprenons (un peu) mieux ce qui est en train de se passer, et que ce qui nous a été rapporté sur ce que quelqu'un "aurait dit de nous" ne nous concerne pas vraiment, et pourtant !... 
On dit quelquefois de certains qu'ils "feraient se battre des montagnes" ! Combien de guerres et de conflits naissent sur les moquettes de couloirs sombres et de bureaux improbables ? ...justement sur la base d'éléments entendus "quelque part" !... Quand il ne s'agit pas d'une situation aperçue, ou entraperçue, susceptible de les corroborer ! Nous sommes bien en présence d'un puissant cercle "vicieux", un cercle qui s'auto-alimente dans la mesure où lesdits faits aperçus et prétendument corroborés, sont en réalité dans nos regards, et dans nos préoccupations... Il m'est même arrivé malencontreusement, peut être agacé, de demander à la personne qui me disait du mal d'une autre : "Et à lui, qu'est-ce que tu lui dis de moi ?"... Très maladroit, je l'avoue.
Le pire dans ce type de situation vient du fait que les constructions mentales prennent bientôt le lieu et la place de toutes les autres relations possibles, engagées ou antérieurement vécues. Le lâcher prise est la planche de salut, la panacée. Mais pour ce faire, il nous faut développer une conscience de l'instant que nos affects repoussent à plus loin, à plus tard, à jamais, parfois. Certains évoquent la puissance des représentations, d'autres celle des affects, d'autres encore celle des ego ou encore du mental. Bref, quelle que soit l'évocation de la force en cause, le résultat est le même : le fantasme a pris le pas sur la construction relationnelle immédiate, sur la construction de notre réalité. 
Disons qu’accueillir dans sa conscience ce que d'autres ont pu dire de soi, ce serait comme quitter sa conscience propre, pour se soumettre à l'image d'une autre conscience supposée (et pas réellement à cette autre conscience). Ce serait se mettre en dépendance. Pour prendre une image, je dirais que se soumettre à la rumeur serait aller habiter dans un autre appartement que chez soi. Formulé autrement ce serait se soumettre à l'inondation de "son chez soi", par débordement de sa propre baignoire sans oser fermer les robinets coupables... Allez donc expliquer ça à votre assureur !
Il est vrai que mon vécu, mes souvenirs et tout ce que j'en ai fait (leçons personnelles, règles de vie, rituels et postures) agissent fortement sur mon vécu immédiat. L'impact s'avère également patent sur l'intelligence que j'ai de chaque instant. Cela vaut pour toutes mes actions à venir. On appelle cela souvent l'expérience... Cependant, dans le cas des jugements qui sont portés sur soi, et afin de ne pas être pollué par ces interventions extérieures à mon vécu, j'ai juste besoin de savoir vraiment, et de l'intégrer dans ma conscience, que ce que les gens pensent de moi dépend de leurs intérêts, de leurs préoccupations, de leurs craintes et de leurs désirs.... Cela ne me concerne pas et ne m'appartient pas. Ce n'est pas ma réalité... Voilà un réel gage pour atteindre une certaine sérénité !
Jean-Marc SAURET
publié le mardi 28 mars 2017


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