Les organisations cherchent l’efficience dans leurs démarches, leurs procédures de mises en œuvre, et plus globalement dans leur dynamique collective. Il est des dirigeants qui tentent parfois de répondre à cet objectif par une posture d’injonction, quelque peu
maladroite, de type « Faites ceci et cela ! ». L’effet en est
pervers. Les collaborateurs se replient sur leurs tâches ordinaires, attendant
que le vent passe…
Ceci me rappelle cette entrevue entre trois amis.
L’un annonce sa promotion de Directeur. Un autre, consultant de son état, lâche
par boutade « Tu n’aurais pas besoin d’un coaching, par hasard ? ».
Le troisième, coach professionnel, marqua d’un rire : « Hé bien,
voilà de gros sabots qui viennent d’exploser la proposition que j’allais
faire… ». C’était, de la part du second, techniquement parlant, la pire démarche.
Sa question, d’une part négative, induit l’incompétence du premier et son
incapacité à s’en sortir tout seul, chose dont on ne sait évidemment rien.
Caricature d’injonctions managériales souvent entendues, les trois amis en rirent.
En effet, alors que nous voudrions insuffler de
l’envie, du désir, de l’action, les propos managériaux sont parfois maladroits
et contraires. Il est vrai qu'ils sont, de fait, le reflet de nos pensées. Comme nous
l’évoquions dans un précédent article, ce que je pense dirige mes pas et mes
comportements, et aussi invite mécaniquement, insidieusement, l’interlocuteur à s’y conformer.
Et si nous introduisions plutôt du bonheur, du rire,
de la bonne humeur ? C’est ce que nous pourrions appeler : développer
une stratégie du bonheur. Si mes pensées sont positives et heureuses, mes
propos le seront aussi. Ils donneront immanquablement envie à nos
interlocuteurs.
Bien sûr, si ceci est facile à dire, cela peut
sembler provenir du monde des "Bisounours"®. Sincèrement, je ne le pense pas. Il y
a une réelle méthodologie de la stratégie du bonheur. Mais posons le cadre.
Si mon interlocuteur est accueilli avec bonheur et
reconnaissance, il a envie de participer, d’en avoir sa part. Pour donner du
bonheur, il faut en avoir. Pour en avoir, il nous faut en construire. Et là,
comment fait on ?...
Nous connaissons tous la méthode Coué et ses limites.
Mais nous savons aussi l’étroite relation qu’il y a entre l’action et la
pensée : je suis ce que je pense et je pense ce que je suis. Le consultant
et psychologue américain, Shawn ACHOR, indique que la pratique d’actes heureux
« programme » notre cerveau à des pensées heureuse, donc à aborder le
quotidien d’un point de vu heureux et positif. Toutes les décisions et actions
s’en ressentent. Il invite donc ses interlocuteurs à pratiquer la félicitation,
l’humour et la chaleur humaine. Il en est, en fait, un grand praticien et ses
conférences sont jalonnées de rires du public.
Ainsi on s’aperçoit que, réciproquement, si ma pensée
guide mes actions, mes actions façonnent également ma pensée. C'est la raison pour laquelle Shawn ACHOR invite ses auditeurs à poser d’entrée, chaque jour, trois actions positives. Elles
seront des marqueurs déterminants pour leurs comportements à venir, lesquels auront
un effet bénéfique sur leurs interlocuteurs de la journée. On a tout à y
gagner…
Si nous nous souvenons de la phrase du Président
KENNEDY à Berlin : « Ne vous souciez pas de ce que l’Amérique peut
faire pour vous, mais de ce que vous pouvez faire pour l’Amérique », on en
déduira qu’il ne sert à rien de se lamenter sur les incompétences et
résistances de nos collaborateurs résignés (par ailleurs pensée négative) et
qu’il est tout à fait pragmatique de poser d’entrée de journée trois actions
positives et heureuses pour que soi même et nos collaborateurs en jouissent.
Quand on sait qu’un travailleur heureux produit bien
mieux et bien plus qu’un collaborateur grincheux, au-delà de conditions
favorisant par la confiance l’autonomie fertile, on comprend mieux l’utilité d’une
stratégie organisationnelle du bonheur. Et si nous commencions par y penser ...
Jean-Marc SAURET
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