L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Le besoin de vérité (25 07)

Le besoin de vérité taraude la culture populaire et si l'exemple ne vient pas d'un "en haut", c'est le début de l'anomie. Les gens sans exception, ont ce besoin de la fin de l'imposture. Il abhorrent le mensonge institutionnel. Des événements récents nous indiquent même la faillite du politique. Et pourtant, qu'est-ce que la vérité sinon ce discours qui nous "raconte ce qui est, et donc qui est vrai ?". 

Bien des personnes invoquent le discours scientifique pour affirmer que "c'est vrai". Mais, comme le rappelle la biostatisticienne Christine Cotton, la démarche scientifique n'est pas de croire mais de vérifier car le doute est scientifique. Sinon il y aura dans les propos des politiques, des leaders et des médias, plus d'incantations que de vision, et d'explications démontrées. Il s'agit alors, comme le dit Michel Maffesoli, de "se purger des évidences théoriques" (le proclamé par la bien-pensance, selon le mot de Bernanos) pour constater l'évident. Pour ce faire, il invite à éteindre les télévisions et ouvrir les livres pour redonner de la place au questionnement. Celui-ci est bien la démarche de raison, la démarche scientifique.

De fait, ce n'est pas tant de vérité dont nous avons fondamentalement besoin, mais de certitudes. Si la nature a horreur du vide, la nature humaine a horreur du vide de sens (je l'ai bien souvent montré dans mes précédents ouvrages). 

Partout où elle ne trouve pas de sens, notre nature humaine l'y invente. On appelle aussi cela abusivement la recherche de la sagesse, ou le besoin philosophique, peut être par la seule peur du vide. Ici, quelques assertions suffisent à combler le manque et voilà comment les mensonges deviennent la vérité, comment les manipulations fonctionnent, comment les discours de vérité se substituent à l'amour de la vérité, à sa recherche profonde. George Orwell avait raison !

On a parfois la certitude d'être quelqu'un, une certaine personne dans ses caractéristiques et qualités. Il arrive bien souvent que cette certitude s'installe comme une réalité parfaite, et donc définitive. Nous combattons alors pour la défendre, la protéger. Rien ne saurait venir troubler cette certitude. Ce n'est donc pas la vérité que nous préservons, mais la certitude d'être ceci ou cela.

Comme l'ont tant déclaré les philosophes anciens, tels Platon, Socrate ou Aristote, "recherche au fond de toi ta réalité profonde et tu rencontreras l'univers et les dieux". Tout ce que nous avons de singulier au fond de nous est universellement humain et divin à la fois. Une fois de plus, l'intuition, que l'on rencontre dans la contemplation, la méditation, ou telle ou telle autre démarche, nous apporte les connaissances que l'on recherche sur ce qui nous occupe. Rappelons nous encore qu'Einstein, Poincaré et bien d'autres scientifiques, fonctionnaient ainsi. Selon eux, l'intuition indique la réponse, la solution, et la raison la démontre.

Rappelons nous aussi cette citation du poète Léonard Cohen : "Ce sont les fissures de notre âme qui permettent à la lumière d'y pénétrer". De notre fragilité nait notre capacité de dépassement, de connaissance profonde, de sensations essentielles, d'accueil de l'incongru et de l'irraisonnable. Seules les personnes qui ont connu l'ombre savent ce qu'il s'y passe, et comment. Elles sont réceptives sur les chemins de retour, sur la façon de s'en sortir, connaissant les façons d'en guérir. La bienveillance, l'empathie et la compassion sont suffisantes à ramener la santé au monde. Les faiblesses sont bien nos portes de salut, nos puissances intrinsèques.

Bien des démarches scientifiques, qui ont toute l'apparence de la raison, sont parfois issues de visions incongrues, de croyances liées à des envies, à des intérêts, à des enjeux et à des pensées courtes. Bien des affirmations développées rationnellement peuvent ainsi partir d'idées fausses. Je pense à l'intelligence artificielle qui part de le l'idée fausse que notre cerveau fonctionnerait en base deux, comme un ordinateur. Ce qui nous a fait inventer cet immense calculateur qui n'a rien à voir avec l'intelligence humaine. C'est une erreur de représentation : notre vision mécaniste du monde nous a fait croire à cette ineptie et depuis nous en déroulons d'autres. 

Avez vous déjà entendu parler d'intelligence émotionnelle, de l'intuition, de la créativité, de l'intelligence expérientielle que l'on nomme aussi le bon sens ? Aucun ordinateur ne sait faire cela. Parce qu'il n'est qu'un gros calculateur, il faut à un ordinateur des milliers d'itération pour qu'il reconnaisse enfin un objet. En revanche un enfant n'a besoins que de deux présentations pour faire la même chose. L'intelligence n'est ni une somme de calculs, ni un empilement de comparaisons, mais l'expérimentation de vécus avec ses sensations et ses interprétations. Ici la question du sens se pose...

De fait, l'IA est comme une opération transgenre, car toute intelligence implique la conscience. Tout le reste n'est que compilations mathématiques. Elle est comme une mutilation qui imite l'apparence de l'autrement, mais sans en apporter les qualités particulières et singulières. Un homme pourra toujours rêver d'être une femme depuis sa nouvelle apparence sans que pour autant son vagin tout neuf ne soit jamais qu'une blessure stérile, sans matrice ni clitoris, à entretenir et soigner chaque jour. Il s'agit bien d'un mensonge. C'est une apparence trompeuse sans fondement, traitre à la promesse qu'elle suscite. Depuis, combien de suicides chez lesdits "transgenre" ? Même cette dénomination est une fausse promesse, un mensonge même.

L'IA se pense intelligence alors qu'elle ne représente qu'une longue et fastidieuse capacité de calculs accélérés de données considérables. Luc Julia, l'ingénieur franco-américain, inventeur de Siri, affirme même que l'intelligence artificielle n'existe pas. Quand il faut à l'IA dans les cent mille images de chat pour commencer à en reconnaitre un, un enfant de deux ans n'en a besoin que de deux, soit deux potentialités de chat, pour ce faire. 

Quand l'homme se prend pour dieu, il n'invente que des apparences, des leurres et des applications mathématiques, fondées sur la seule représentation mécaniste du monde. Redisons nous bien que ce qui fait nos actions, dans leurs objets et leurs formes, ce sont bien nos enjeux, nos intérêts et nos représentations. Les contraintes apparaissent alors en creux de ces dimensions.

La vérité est donc plus une affaire de conscience que de logique. Bien des physiciens reviennent à l'idée que l'âme est l'essence de l'être, le silence du soi profond, la paix du corps détendu, la sensation du tout par l'ouverture du cœur. Aucune IA ne saurait prendre cela en compte, ni en faire quelque chose.

Par ailleurs, la vérité n'a pas besoin du mensonge pour exister. Ce sont les résistances à l'intelligence qui le font naitre. Nous le formulons chaque fois que nous voulons éviter la prise de conscience, la remise en cause tant de soi, de nos valeurs, de ce que nous sommes profondément que de nos certitudes et de nos intérêts. Ce sont ceux-ci qui sont les socles de nos "choix de vérités", jusqu'à l'absurde. Alors, pour la paix du monde, "Chut ...". Le sage nous indique que parfois il vaut mieux avoir la paix qu'avoir raison. De toute manière, comme le disait Pierre Dac, "on ne discute pas avec les imbéciles : ça pourrait les instruire"...

De fait, quand l'intérêt est premier, la mauvaise foi et le mensonge, la manipulation et la violence, occupent le terrain de l'argumentation dans le dialogue (quand il y en a un). Comme j'aime à le dire, ce que l'on dit de moi ne me concerne pas, mais seulement ceux qui le disent. Ils ne parlent que d'eux-mêmes dans la défense de leurs intérêts, de leurs certitudes et de leur tranquillité. En effet, notre besoin de vérité est réel, mais il ne s'agit pas de n'importe laquelle... 

Il me semble que l'obstacle majeur à la vérité est bien la peur, celle de perdre sa sécurité, ses certitudes, sa quiétude, voire aussi le confort de la tranquillité, là où nous nous rendons "imbousculables". Il s'agit aussi de toutes ces peurs subjectives qui nous font nous réfugier sous le couvert de récits absurdes et de parti-pris, voire faux, mais qui ont l'apparence de "l'officiel", la couleur du scientifique, le goût des certitudes. Les monstres qui instillent les peurs tomberont d'eux même si justement nous n'en avons pas peur et continuons notre vie en vérité sans eux.

Rendez-vous le 5 septembre et bel été à vous !

Jean-Marc SAURET
Le mardi 25 juillet 2023

Lire aussi : " L'émotion au cœur des mécanismes de la cohésion sociale " 

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