Désire-le ! Rêve-le ! Fais-le ! C'est là une devise de "natives-americans" et ils la présentent comme une simple voie de sagesse. Les peuples dits premiers nous rappellent à nous-mêmes, à notre "essentiel" au sens profond, à l'essence de nous mêmes. Le consommateur lambda n'est pas acteur de sa vie, comme le prétend l'affichage marketing, mais un spectateur-payeur de ce que pourrait être sa vie. Qu'en faisons-nous ?
Il
n'y a pas de spectatrices, ni spectateurs, dans un événement culturel, mais des
participants. Il n'y a plus de passivité réceptrice aujourd'hui, celle qui faisait naguère la santé du portefeuille du marchand. Ce temps-là est révolu. Nous savons que tout événement est interactif. L'idée même de spectacle repose sur cette
interactivité et sur la réciprocité des actions. Les comédiens ont bien
l'habitude de dire que leur public était merveilleux ce soir-là, et bien plus qu'à d'autres moments. Combien de jeux avec la salle dans les concerts, les pièces de
théâtre, les "talk-show" !...
Au
spectacle comme dans tous les autres compartiments de la vie, la triple et sage
injonction des "natives-americans" s'impose comme une voie
efficiente par excellence.
Je
lisais récemment sur la toile un article qui
donnait ce qui semblait à son auteur les quatre conditions essentielles pour réussir une mutation
professionnelle dans l’artisanat. La première recommandation était d'avoir
"la passion indispensable" du métier, du type d'actions et des relations connexes.
La seconde était d'avoir "le leadership de soi", c'est à dire d'y
croire, d'avoir la confiance de savoir et pouvoir le faire. La troisième propose cinq aspects à regarder : la physique du métier, l'isolement, les relations intra-professionnelles, ce que l'on veut faire de son métier et enfin le réinventer. La dernière recommandation invite à enquêter sur le champ de ce nouveau job.
J'avoue
que ces quatre indications me semblaient valoir pour toutes les entreprises
personnelles, voire pour tout spectacle, pour toute œuvre à entreprendre. Ces
quatre remarques nous renvoient à la proposition titre de cet article :
"Désire-le ! Rêve-le ! Fais-le ! " avec, toujours et encore, cet
humanisme (l'humain dans toute sa dimension au cœur de la problématique) et
ce pragmatisme (lâcher les principes,
techniques et théories pour ce qui marche ici et maintenant). Ce sont autant d'éléments qui constituent les
valeurs montantes de cette nouvelle ère quantique.
Quoi
de mieux pour réussir une œuvre que d'y être heureux quoi qu'il advienne, quelles
qu'en soient les difficultés et résistances ?
Faisons
l'exercice, chacun sur son chantier ! Passons-le au crible de cette injonction ! Devons-nous
alors continuer l'exercice ? Ai-je fait ce projet pour gagner de l'argent ?
Erreur profonde... On ne met pas une conséquence en objectif. On réussit les choses parce qu'on les aime, pas parce
qu'elles sont sur des créneaux porteurs.
Pourquoi l'Abbé Pierre ou Mère Térésa ont-ils réussi leur œuvre ? Parce qu'ils l'ont fortement désirée, fortement rêvée et qu'ils l'on faite. Pourquoi le général De Gaulle et Clemenceau ont-ils réussi leurs projets ? Parce qu'ils ont fortement désiré cette France qu'ils ont rêvée et qu'ils l'ont faite. Quelle différence entre un Bob Dylan, récent prix Nobel de littérature, ou un Leonard Cohen et un chanteur lambda de radio-crochet, aussi talentueux vocalement soit-il ? Les derniers se sont rêvés célèbres sur un créneau porteur alors que les premiers avaient fortement quelque chose à révéler : ils ont désiré et rêvé un monde différents, autrement et ils l'ont dit, raconté et montré avec leurs tripes. Une comédienne de mes amies me racontait comment elle a quitté une pièce qui marchait bien parce que celle-ci n'était qu'un divertissement sans profondeur, qu'elle ne portait rien comme message, qu'elle n'avait pas vraiment de sens.
Oui, on peut se rêver en haut de l'affiche, se désirer aimé et reconnu sans jamais comprendre que ce n'est pas son rôle ni sa place sociale qui fait ce que nous sommes (ou ce que nous pouvons être), mais l'œuvre que nous réalisons, celle à laquelle nous contribuons. Que faisons-nous pour cela ?
Une vie réussie est-elle celle où l'on se contemple le nombril ou celle où tous peuvent contempler l'œuvre accomplie ? Alors seulement si on l'a fortement désirée, fortement rêvée et que nous l'avons faite ensuite, l'œuvre existera. Ainsi, les trois injonctions s'avèrent bien inséparables. Eh bien donc, à vos désirs, à vos rêves, et à vos actes ! La suite vous appartient !
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