L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Pouvoir pour et pouvoir sur

Nombre de consultants, de managers, d'auteurs sur le management ont mis en avant l'importance de la question du pouvoir dans la vie des organisations. Toute la sociologie des organisations est d'ailleurs centrée sur la problématique de l'intérêt dans les stratégies d'acteurs autour de jeux de pouvoirs et d'alliances. Max Weber en a montré la complexité des formes dans "Economie et société" (1922).
Certains auteurs ont développé les jeux de guerres entre prédateurs à la conquête de proies et de territoires. Je pense aux plus anciens comme à "L'art de la guerre" de Sun Tsu ou celui de Giotto Maranzi, à « De la guerre » (vom Krieg), de Carl von Clausewitz  et au "Prince" de Machiavel. D'autres ont mis en valeur la question de "pouvoir faire les choses", une autre conception du pouvoir orienté sur la production de l'oeuvre et non sur la récupération des subsides. 
Ce sont des travaux comme ceux de Sumantra Ghoshal et Christopher Bartlett ("L'entreprise individualisée", Maxima, 1998), Vineet Nayar ("Les employés d'abord", Diateino, 2012), Issac Getz et Brian M. Carney ("Liberté & Cie", Fayard, 2012) qui ont montré que la personne est la productrice de valeurs, qu'elle est celle qui a le pouvoir direct sur l'action et l'accomplissement. Ces auteurs là ont mis l’accent sur le pouvoir des gens à faire les choses, c’est-à-dire sur un pouvoir "pour".
Encore aujourd'hui, l'accent est mis sur le pouvoir comme influence à la décision, c'est à dire comme un rapport d'influence interpersonnel. Max Weber mettait l'accent sur le fait que la soumission dépendait des valeurs d'obéissance chez la personne qui se soumet, sur sa capacité à reconnaître l'autorité, celui qui a le pouvoir et la capacité à le "réinstaller". Il n'y a pas, à ce que je voie, de sociologie du "pouvoir faire". C'est peut être pour cette raison là ("Je ne sais pas le dire, donc je ne le vois pas") que la sociologie et les auteurs en management ne parlent et ne travaillent que sur le "pouvoir sur" les gens et les capacité à faire. Voilà pourquoi le concept de pouvoir est associé à ceux de l'autorité et de l'influence.
Il y a donc un nouveau champ sociologique à développer, un champ d'une sociologie compréhensive de la réalisation, de l'innovation, de la création. Il saura s'inspirer et se nourrir des travaux sociologiques sur les coopérations, sur la logique de l'oeuvre, revisiter la notion d'objectif et de l'accomplissement, peut être les penser autrement qu'individuellement ego centrés. Il y aura à penser la résonance de l'oeuvre sur la personnalité et articuler ces approches dispersées.


Pourtant, praticiens du management et de la formation s'accordent à penser distinctes ces deux notions de "pouvoir sur" et de "pouvoir pour". Toute l'approche du management situationnel de Paul Hersey et Ken Blanchard est centrée sur la réalisation, et l'accompagnement de la personne à atteindre un maximum d'autonomie. Cette démarche invite le manager a devenir un développeur de talents et de compétences, d'envie de faire, jusqu'à l'autonomie complète et totale. Celle ci est considérée par ces deux auteurs comme la somme, la conjonction de grandes compétences et de grandes motivations.
Ceci suppose, je devrais dire "induit", que la décision trouve sa meilleure place au plus près du terrain, dans les mains de celui qui oeuvre. Efficacité et qualité de production rejoignent la qualité de vie au travail et l'efficacité d'un développement personnel. Si nous avons pensé trop longtemps la personne au service de l'organisation et de son économie, nous voyons qu'il y a là une conjonction d'intérêt et de développement. Alors, lâcher le "pouvoir sur" pour développer partout les "pouvoirs pour" peut devenir l'objectif managérial et politique aujourd'hui.
J'ose alors une digression politique : que nous a montré la période de traitement de la crise grecque ce printemps 2015 ? Elle nous a montré que le pouvoir était confisqué par des gens qui se pensent les élites gouvernantes, seuls habilités à discuter entre eux, à se raisonner, à négocier pour le reste des gens constituant les populations. Ceci nous a montré aussi que quand un dirigeant revient vers le peuple pour trancher une question qui le sort de son mandat, de sa promesse politique, de ce pour quoi il a été mandaté, élu, les "élites" ne comprennent plus, sont perdues et se pensent trahiesPouvoir pour et pouvoir sur ? « Pour sur » que les enjeux sont d’importance !... 
Jean-Marc SAURET
Publié le mardi 14 juillet 2015

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