L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

L'émergence de beaux concepts m’inquiète

Les concepts d'humanisme, d'empathie et de bienveillance font, depuis une vingtaine d'année une percée dans nos quotidiens, dans nos relations et, tout particulièrement, dans nos discours sur notre "vivre ensemble". Nous devrions nous en réjouir... et pourtant je ne peux m'y résigner. 
Pourquoi ? En voilà sommairement résumées les raisons. Quand, dans les années quatre-vingt-dix, j'ai fait l'étude du management dans les centres de tri des PTT et de la Poste, je me suis aperçu de l'émergence forte du concept de service public, avec les années quatre-vingt-dix. Et simultanément, au moment même où survenait cette apparition massive du mot dans les discours, dans les tract et publications, c'est le principe lui-même qui s'est trouvé mis en danger par ses dirigeants.
C'est donc dans ces conditions que risquait, paradoxalement, de disparaître la mission de ce grand établissement de lien social. Il faut remarquer que la valeur forte et structurante de la culture de postiers, avant les premiers soubresauts de la tentation gestionnaire de 93, est "solidarité". On comprend alors que c'est quand une valeurs structurante est en train de disparaître qu'elle devient culturellement essentielle. Avant, elle est d'une telle évidence, elle va tellement de soi, que l'on n'a pas besoin d'en parler. Dès lors qu'elle est en péril, on se mets alors à la brandir, à la dire, à l'invoquer, à la convoquer dans nos discours sur le comment et le pourquoi de nos raisons d'être.
Alors, aujourd'hui, devant nos valeurs remontantes, que se passe-t-il vraiment ? Peut être, parce que le monde est devenu ultra gestionnaire, où le moyen (l'économie) devient l'objectif, que la rentabilité se substitue à l'efficience, que la déshumanisation des organisations s'opère au profit d'une approche mécaniste, que la majorité de la population se rend compte qu'elle y perd son âme, qu'alors ces valeurs constitutives de notre essence humaine, de notre vivre ensemble fondamental et incontournable, émergent comme un "Au secours, nous sommes là !"
Où en sommes nous à présent ? Le début des années deux mile est marqué par une crise économique dont le politique s'empare car, pour le commun des mortels, le confort est en danger. Après une période de vingt ans marquée par le constat que le monde change, il est donc évident que les organisations changent aussi dans le même "mode de vivre". 
Les projets de plus en plus courts et rapides se succèdent. Pour y avoir répondu par l'installation d'une culture de la conduite du changement, nous voici dans l'attente de garantie(s)... destinées à nous convaincre que le confort reviendra. Alors, fermant les yeux sur la mutation irréversible de société, nous parlons de crise, comme s'il était possible de revenir à l'état précédent, initial, référent et "normal". 
Ce n'est effectivement pas possible car ce n'est pas une crise, mais une mutation et nous le savons tous à présent. Que nous reste-t-il ? La gestion de la précarité ? C'est du moins le fantôme que nous voudrions éviter. Comme ce qui nous manque, c'est le confort, voilà que sa gestion matérielle polarise les attentions politiques et sociales. Bien sûr, les pensées alternatives sur le bonheur apparaissent comme un lots de réponses pratiques à la situation de perte. 
"Gérer" devient "la" réponse au risque de précarité. Ainsi, administrations et entreprises "managent" elles à l'aune de cette arcane : la bonne gestion, comme si elle était la panacée. Nous rentrons alors dans une dictature du chiffre et du contrôle. Pendant ce temps, qui fait le travail ? Qui s'occupe de résoudre les problèmes essentiel de bien être, de mieux vivre ensemble ? Je me le demande encore... Le moyen est devenu l'objectif, l'outil à pris la place du résultat, l'efficience se mesure à l'aune des montant économisés. Oui, nous vivons une situation de crise alors que nous avons changé de monde, de paradigme, de société.
Ainsi, c'est l'essentiel qui nous échappe : ce que nous sommes et ce qui nous importe au dessus de tout, essentiellement, notre bien vivre ensemble. Les populations viennent y répondre sans attendre sans plus attendre, passant par dessus les lois et les états. Les communautés Emmaüs et les Restos du Cœur ne se sont jamais aussi bien portés, malheureusement. Ceux là s'occupent des gens quand le politique s'occupe de sauver les revenus qui restent.
Alors, oui, voilà le moment de mettre à l'honneur ces valeurs qui nous fondent : l'humanisme, l'empathie et la bienveillance, celle qui, comme dans la société des loups, font que nous avons traversé les âges, que nous sommes encore là... Encore que l'état dans lequel nous avons mis la planète ces dernières années ne devrait pas nous rassurer. Peut-être sommes nous pourtant en train d'assister à ce sursaut d'énergie, où le commun des mortels se réinstalle à la place qu'il ressent comme étant la sienne : un être humain interdépendant, donc solidaire et social, dans un environnement certes complexe, mais avec une grosse envie de bonheur, de vivre ensemble et de bonnes sensations. Esclaves et pantins redeviennent des gens libres. Pinocchio ne sera plus jamais une marionnette en bois.
Jean-Marc SAURET
Publié le mardi 24 octobre 2017




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